Le 10 décembre prochain, Nicolas Sarkozy publiera son livre Le journal d’un prisonnier, où il relate les 20 jours qu’il a passés en détention après sa condamnation pour association de malfaiteurs suite à l'affaire libyenne. Incarcéré à la prison de la Santé du 21 octobre au 10 novembre, l'ancien président de la République partage avec le public ses réflexions, ses prières et les conditions de vie à l’intérieur.
Un quotidien austère et des heures de réflexion
Selon le récit de Sarkozy, son incarcération a été marquée par une atmosphère sombre décrite comme « dévorée par le gris ». Enfermée 23 heures sur 24, il évoque une cellule austère, où il a trouvé refuge dans la prière et l'écriture. « J'aurais donné beaucoup pour regarder par la fenêtre et voir le monde extérieur », confie-t-il, regrettant l'absence d'échanges sociaux.
Les seuls moments de sortie étaient réservés aux visites, dont celle du garde des Sceaux, Gérald Darmanin. Dans son livre, il dévoile également les détails de son alimentation : « laitage, barre de céréales, eau minérale et quelques douceurs », un régime alimentaire qui ne l'a pas aidé à faire face aux défis psychologiques de la détention.
Un voyage intérieur
Cette période de détention a également été l'occasion pour Sarkozy de se recentrer sur lui-même. « La prison fut pour moi une épreuve que j’ai essayé de rendre la plus productive possible », écrit-il. En parlant de sa pratique de la prière, il confie qu'elle est devenue une « évidence » pour lui. « J’ai prié pour trouver la force de porter la croix de cette injustice », déclare-t-il, illustrant ainsi la profondeur de ses réflexions pendant ces jours difficiles.
Dans une interview accordée à Le Figaro, Sarkozy révèle qu'il a écrit presque quotidiennement au bic sur un petit bureau, fournissant ses notes à ses avocats pour qu’ils les mettent au propre. Ce processus d'écriture l'a aidé à questionner son parcours et à comprendre les raisons qui l'ont conduit là où il en est aujourd'hui.
Piques à l'égard des politiques
Le livre ne manquera pas de susciter des réactions, en particulier pour les piques qu'il assène à des figures politiques contemporaines, dont Emmanuel Macron. Selon plusieurs sources, Sarkozy critique le fait que le président français aurait « détourné le regard » face à la situation de son prédécesseur. Il exprime également sa gratitude envers Marine Le Pen, qui lui a montré du soutien durant ses épreuves.
Alors qu'il se prépare à une tournée de signatures en librairie après la publication de son livre, Sarkozy sait que d'autres affaires judiciaires l'attendent, notamment celle du financement libyen, prévue pour appel au printemps prochain. Ce procès remettra sans aucun doute en lumière des aspects de son époque politique tumultueuse.
Avec la sortie de Le journal d’un prisonnier, l’ancien président sait qu’il rend publique une partie de son intimité, ce qui suscitera sans aucun doute l’intérêt des médias et du public. Dans l’ensemble, son récit pourrait être perçu comme un mélange de réflexion personnelle, de mise en lumière des difficultés personnelles et d’une volonté de se redéfinir face à la justice.







