Marseille se transforme en un champ de bataille dans la lutte contre le narcotrafic. Un déploiement de 1 500 policiers venus de toute la France a été lancé pour mener une opération d'envergure, ciblant simultanément 15 points de deal dans les quartiers Nord de la ville. Le préfet des Bouches-du-Rhône, Jacques Witkowski, a annoncé cette initiative lors d'un point presse, soulignant l'importance de « reprendre le terrain » aux narcotrafiquants.
Cette opération, qui a déjà conduit à 20 interpellations, vise non seulement les dealers, mais également les commerces locaux soupçonnés de soutenir l'économie du trafic. La présence policière est renforcée, s'élevant à 1 300 renforts spécifiques, en plus des 250 à 350 agents qui patrouillent quotidiennement dans ces zones sensibles.
Des journalistes sur place ont observé des contrôles de véhicules rigoureux et l'utilisation de chiens détecteurs fouillant les poubelles et les deux-roues. Les habitants, préoccupés par cette forte présence policière, expriment des avis partagés. Certains, comme une quinquagénaire interrogée, déplorent un traitement parfois agressif de la part des forces de l'ordre. D'autres, tel que Jean-François, un intérimaire, qualifient l'opération de « coup de com' », soupçonnant un manque de durabilité dans cette lutte.
Cette initiative s'inscrit dans un contexte troublé, alors que la violence liée aux trafics de drogue a conduit à des tragédies, comme l'assassinat récent du frère d'un militant écologiste. Dans ce climat d'urgence, le président Emmanuel Macron a prévu de convenir d'une réunion à l'Élysée, afin de définir de nouvelles stratégies pour lutter contre ces trafics, en prenant pour modèle les mesures antiterroristes.
Des experts plaident pour une approche multi-facettes, combinant répression et soutien aux communautés locales. Comme le souligne un universitaire en criminologie, « la lutte contre le narcotrafic ne saurait se cantonner à la répression ; elle nécessite également une lutte contre les inégalités sociales qui alimentent ces trafics ». Ce tournant dans la stratégie pourrait marquer un changement significatif dans la lutte contre la criminalité organisée à Marseille, une ville où le trafic de stupéfiants continue de tisser sa toile.







