Le président Alassane Ouattara a prêté serment ce lundi, marquant le début de son quatrième mandat. À 84 ans, Ouattara a promis que cette nouvelle période sera dédiée à la "transmission générationnelle", une notion qu'il considère essentielle pour l'avenir de la Côte d'Ivoire.
Réélu avec près de 90 % des voix lors des élections controversées du 25 octobre, où les principaux adversaires étaient exclus, il a déclaré : "Ce mandat sera pour moi, et notre nation, un acte de responsabilité et de maturité politique." Ce commentaire a été accrédité par des analystes politiques qui anticipent néanmoins une opposition vigilante face à son gouvernement.
Ouattara a rappelé les transformations majeures qu'a connues la Côte d'Ivoire depuis son arrivée au pouvoir en 2011, suite à une crise violente. "Nous avons restauré l'autorité de l'État et assuré une paix fragile, mais palpable", a-t-il ajouté, se faisant l’écho des préoccupations croissantes sur le climat sécuritaire en Afrique de l'Ouest.
Sa cérémonie d'investiture, à laquelle ont assisté onze chefs d'État africains et de nombreux dignitaires internationaux, dont la présidente de l'Assemblée nationale française, montre une volonté de maintenir des relations diplomatiques robustes. "La Côte d'Ivoire sera amie de tous et ennemie de personne", a-t-il affirmé dans son discours, évoquant une politique étrangère inclusive.
Toutefois, les chiffres de participation aux élections révèlent une désillusion. Avec seulement 50,10 % des électeurs se rendant aux urnes, la moitié des Ivoiriens a choisi de boycotter le scrutin. Les critiques pointent du doigt le climat politique et les tensions qui persistent, notamment l'absence d'opposition significative. Les deux principaux opposants, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ont été exclus en raison de leurs situations, ce qui a soulevé des inquiétudes sur la validité du scrutin.
Des manifestations, bien que fermement réprimées, ont intermittently secoué le pays, mettant en lumière des tensions sociales latentes. Alors que la Côte d'Ivoire se prépare pour les élections législatives de décembre, de nombreuses interrogations demeurent sur la stabilité politique et la cohésion nationale.
Pour conclure, Alassane Ouattara, bien que triomphant lors de sa réélection, devra naviguer à travers un paysage politique complexe, renforcé par des divisions marquées et un désir manifeste de changement au sein de la population.







