L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a récemment exprimé son souhait de renforcer la lutte contre le narcotrafic en France, en plaidant pour la création d’un état d’urgence spécifique. Lors d'une interview sur LCI, il a évoqué l'idée d'un dispositif dérogatoire similaire à ceux employés dans la lutte contre le terrorisme, visant à mobiliser des moyens administratifs dans les zones particulièrement touchées par ce fléau.
Philippe souhaite que cette mesure soit temporaire et ciblée, soulignant la nécessité d'utiliser des instruments légaux tels que des perquisitions administratives afin de contrer plus efficacement les organisations criminelles. « Les perquisitions rapides et la confiscation rapide des biens sont essentielles pour affaiblir ces réseaux », a-t-il déclaré, en prenant exemple sur les initiatives mises en place en Allemagne et en Italie. Ces pays ont renforcé leurs lois pour contrer le narcotrafic, ce qui a contribué à réduire l'impact des organisations mafieuses sur leur territoire.
En Italie, des sanctions sévères sont appliquées pour toute association avec des groupes criminels, une approche que Philippe envisage sérieusement pour la France. « Peut-être devrions-nous envisager des sanctions similaires », a-t-il ajouté, tout en mentionnant la demande croissante des élus locaux tels que Franck Allisio, candidat à la mairie de Marseille, qui appelle à un état d'urgence pour lutter efficacement contre ce fléau dans sa ville.
Il est important de noter que l'état d'urgence existe déjà en France, principalement en cas de menaces imminentes ou de calamités publiques. Ce régime exceptionnel permet de prendre des mesures telles que l'interdiction de la circulation, des couvre-feux et même des assignations à résidence pour garantir la sécurité publique.
Enfin, alors que le débat sur la lutte contre le narcotrafic prend de l’ampleur, des experts s'interrogent sur l’efficacité réelle d’un tel état d'urgence. Selon le sociologue Pierre-Yves Cossé, « le narcotrafic est un problème complexe qui nécessite davantage de coopération internationale et de prévention sociale plutôt que des mesures répressives seules ». D'autres voix, comme celles de certains élus, estiment que des réponses plus immédiates et drastiques sont nécessaires pour endiguer ce phénomène en pleine expansion.







