Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a décidé de déposer plainte pour "diffamation envers une administration publique" suite au lancement du jeu de société intitulé "Fachorama", selon des informations obtenues par l'Agence de Radio France. Ce jeu, développé par le collectif antifasciste La Horde et publié par l'édition Libertalia, se distingue par son approche provocatrice.
Parmi les cartes iconiques de ce jeu de type '7 familles', on trouve celle intitulée "flic raciste de la BAC". La description qui l'accompagne est sans détour : "Contrôles au faciès, destruction de camps de migrant-es, violences sécuritaires... il n'hésite pas à faire du zèle dans ses missions, représentant les 60% de policiers qui votent à l'extrême droite !". Cette représentation audacieuse a choqué de nombreux acteurs du gouvernement et de la société.
Le jeu en rupture de stock
Depuis son lancement début novembre, "Fachorama" s'est rapidement vendu, se qualifiant comme un "outil pédagogique" permettant d'illustrer de manière ludique les différentes facettes de l'extrême droite. Un porte-parole de La Horde a déclaré : "Nous souhaitons éveiller les consciences sur des problématiques sociales et politiques actuelles."
Actuellement, le jeu est en rupture de stock en ligne, mais l'éditeur assure qu'il sera "en réimpression" bientôt. Les librairies sont les seuls lieux où il reste accessible, révélant un intérêt croissant pour ce type d'approche critique au sein des discussions sociopolitiques en France.
Ce contexte souligne l'importance de l'expression artistique et ludique dans le cadre des débats contemporains. Selon certains experts, ces outils peuvent jouer un rôle clé dans l'éducation civique, en incitant à la réflexion et au dialogue sur des sujets souvent considérés comme tabous. Le sociologue Jean-Pierre Le Goff affirme : "Les jeux comme Fachorama peuvent aider à rendre visibles des réalités difficiles, souvent ignorées par les discours dominants."
La polémique entourant "Fachorama" pourrait donc ouvrir la porte à des discussions plus larges sur la liberté d'expression et la représentation des forces de l'ordre en France, tout en mettant en lumière des enjeux liés à la montée de l'extrême droite.







