Invitée sur France Inter, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a révélé qu'elle est mise en examen suite à des déclarations comparant certains grands patrons à des "rats" qui "quittent le navire" en évoquant leurs menaces de délocalisation. Ces propos, tenus en janvier en réaction aux affirmations de Bernard Arnault, patron de LVMH, ont suscité une réaction immédiate de la part de Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, qui a porté plainte pour "injures publiques".
Sophie Binet a affirmé avoir simplement exercé son rôle de syndicaliste en dénonçant les délocalisations et la répartition inégale des richesses. "Je suis extrêmement choquée par cette mise en examen", a-t-elle déclaré sur France Inter, rappelant que ces mots n'étaient qu'une image populaire. "Cela démontre une réalité que beaucoup ressentent en silence".
Les avis divergent cependant. Philippe Martinez, ancien secrétaire général de la CGT, a soutenu Binet, soulignant que "la défense des travailleurs doit passer avant toute considération judiciaire". De nombreuses personnalités politiques et syndicales lui apportent leur soutien, arguant que ces attaques visent à museler la voix des travailleurs.
Dans un contexte où les délocalisations et la responsabilité sociale des entreprises sont de plus en plus scrutées, ces événements soulèvent des questions quant à la liberté d'expression et au droit des syndicats à critiquer les pratiques des multinationales. Les critiques s'accumulent, annonçant une nécessité urgente de revoir le cadre juridique entourant la liberté d'expression des acteurs syndicaux.
Stéphanie Leclerc, économiste spécialisée en politiques industrielles, a déclaré : "Les multinationales doivent être tenues responsables de leurs engagements en France, et non fuir les critiques par la voie légale". Alors que l'angoisse des travailleurs face aux délocalisations grandit, ce cas pourrait bien devenir un symbole de la lutte pour les droits syndicaux et la défense des salariés en France.







