Dans un contexte politique tendu, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a tiré la sonnette d'alarme ce dimanche, rappelant que la France doit doter d'un «vrai budget» avant la fin du mois de janvier. Cette déclaration fait suite à l'échec de l'adoption de la loi de finances pour 2026, laissant le gouvernement dans une situation précaire.
Alors que le pays ne pourra pas adopter la loi de finances dans les délais imposés par la Constitution, c'est-à-dire avant le 31 décembre, le gouvernement prépare une loi spéciale pour début 2026. Cette mesure temporaire permettra de prolonger les crédits de l'année précédente, mais Amélie de Montchalin insiste sur le besoin d'un budget véritable, précisant que cette solution n'est qu'un «service minimum».
Des consultations avec les leaders politiques ont été mises en place pour discuter des prochaines étapes. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a prévu des rencontres avec les responsables des groupes parlementaires, notamment ceux de Renaissance et Horizons, Gabriel Attal et Paul Christophe, à partir de lundi. «Pour qu'il y ait un budget, il faut un compromis», a affirmé la ministre, appelant à la responsabilité de tous les acteurs politiques.
Amélie de Montchalin a également évoqué les enjeux cruciaux auxquels le pays doit faire face – logement, défense, narcotrafic et agriculture. «Nous ne pouvons pas nous permettre une année de pause», a-t-elle averti, soulignant l’importance de réagir à ces défis.
Les experts en politique budgétaire, comme Jean-Philippe Tanguy, économiste à l’Institut Montaigne, rappellent que l'absence d'un budget clair pourrait entraîner des répercussions néfastes sur l'économie française, aggravant le climat d'incertitude. «Les investisseurs ont besoin de stabilité», a-t-il déclaré.
«Si nous ne faisons pas cela, les Français pourraient se détourner vers d'autres alternatives politiques», a averti la ministre, évoquant le risque croissant que les partis extrêmes gagnent en popularité face à l'inaction. À un moment où la pression sur les finances publiques est palpable, le gouvernement français se trouve donc à un carrefour décisif.







