Dans un monde de plus en plus conscient des enjeux écologiques, la boulangerie artisanale est devenue un acteur clé du changement. Malgré leur combat historique contre le gaspillage alimentaire, de nombreux boulangers expriment leur frustration face à un phénomène qui persiste : l'usage systématique d'emballages pour chaque produit vendu.
Le poids du gaspillage alimentaire
Une étude de l'Ademe révélait qu’en 2016, 12,5 % des pains produits étaient déclassés, dont 60 % finissaient à la poubelle, engendrant ainsi entre 5 et 20 kg de déchets par semaine dans une seule boulangerie. Ce constat alarmant a conduit certains à utiliser des applications comme Phenix ou Too Good To Go pour valoriser les invendus. Cependant, un changement culturel doit encore se produire pour réduire véritablement le gaspillage.
Le débat sur les emballages
Sylvie, propriétaire de la boulangerie parisienne « De Belles Manières », interpelle sur la nécessité des sachets pour chaque baguette vendue : “Dans le temps, on ne faisait pas cela. Pourquoi ajouter un sachet pour chaque pain?” Elle souligne que cette habitude moderne génère un nombre colossal de déchets inutiles et plaide pour un retour à des techniques plus simples et durables, comme un simple bout de papier pour maintenir la baguette sans contact direct.
Une législation qui pousse à l'action
À partir de 2025, une nouvelle loi imposera une taxe sur tous les emballages utilisés par les boulangers, qu'il s'agisse de boîtes en carton ou de sachets de plastique. Bien que cette mesure soit saluée par certains artisans écologiques, elle soulève des préoccupations au sein de la profession, déjà soumise à des charges lourdes et à la flambée des coûts des matières premières. Cette taxe, estimée à 75 centimes par transaction, est censée financer le tri sélectif et encourager une réflexion plus globale sur la réduction de l'impact environnemental.







