Le Lyon Antifa Fest, prévu ce week-end à Villeurbanne, se déroulera finalement comme annoncé. La justice vient d'annuler l'arrêté préfectoral qui interdisait cet événement, au motif que la préfecture du Rhône craignait des « troubles graves à l'ordre public ».
Ce festival, qui inclut des concerts de groupes réputés pour leurs textes critiques à l'égard des forces de l'ordre, avait suscité l'inquiétude du préfet Fabienne Buccio. Selon lui, « les concerts peuvent être un déclencheur de violences et de conflits entre des groupes opposés », en raison de l'antagonisme exacerbé entre l'ultra-gauche et l'ultra-droite, souligne Lyon Capitale.
La décision de la préfecture avait provoqué des réactions virulentes, notamment de la part des élus de La France insoumise. Le député Raphaël Arnault a notamment critiqué le double standard de l'État, qui, selon lui, a laissé se développer des locaux néo-nazis tout en cherchant à interdire une manifestation antifasciste. « Ils agissent sous les ordres de Génération Identitaire et du RN ? », s'est-il exclamé sur les réseaux sociaux.
Les critiques envers la préfecture ne se sont pas limitées aux élus. Gabriel Amard, député LFI du Rhône, a ajouté que « c'est une étrange conception de l'ordre public » où les groupes d'extrême droite peuvent agir sans entrave. Cette déclaration a été suivie d'une réponse de la préfecture, soulignant les efforts de l'État pour combattre ces groupuscules. Ils ont rappelé la récente dissolution de plusieurs organisations d'extrême droite et affirmé mener une « action déterminée contre tous les groupes radicaux ».
La préfecture a néanmoins précisé qu'elle demeurait « vigilante » quant aux discours qui seront tenus au cours du festival, preuve d’une volonté de surveiller l’éventuelle escalade des tensions. Cette vigilance est d'autant plus pertinente après les incidents survenus lors de la récente Fête des Lumières, où des slogans anti-police ont été projetés, provoquant une agitation dans l'opinion publique.
Alors que les débats sur la liberté d'expression et le maintien de l'ordre public se poursuivent, ce festival pourrait devenir un point de ralliement pour des voix souvent marginalisées. Un événement à suivre de près, où musique et engagement politique s'entremêlent dans une métropole déjà en ébullition.







