Deux hommes, âgés de 54 et 58 ans, originaires du Haut-Rhin, sont sous le coup d'une enquête criminelle pour avoir acquis des poupées sexuelles à connotation pédopornographique via la plateforme AliExpress cette année. Ils ont été appréhendés le 10 décembre dans le cadre d'opérations menées à l'échelle nationale, où une vingtaine d'individus ont été interpellés.
Le procureur de la République de Mulhouse, Nicolas Heitz, a annoncé que les suspects comparaîtront devant le tribunal correctionnel le 6 février 2024. Ils devront répondre de la charge accablante d'acquisition et de détention d’éléments pornographiques impliquant des mineurs. Cette infraction peut entraîner jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
Ce scandale a été mis au jour après qu’en novembre dernier, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a alerté les autorités sur la vente de ce type de produits sur diverses plateformes. Suite à cette alerte, le parquet de Paris a ouvert plusieurs enquêtes ayant mené aux arrestations.
Dans le cas de l'homme de 58 ans, les perquisitions à son domicile ont révélé plus d’une quinzaine de poupées – huit d’entre elles ayant une apparence enfantine, accompagnées de vêtements d’enfants. Lors de son interrogatoire, il a admis avoir acheté des poupées similaires depuis 2017. Le Monde a rapporté ses déclarations où il avoue avoir eu des comportements inappropriés à leur égard.
Quant au second homme, âgé de 54 ans, il a été lié à l'achat d'une poupée apparente mineure sur le même site en janvier. À son domicile, des éléments numériques contenant des contenus pédopornographiques ont également été découverts. Il a affirmé que ces contenus avaient été générés par une intelligence artificielle, une excuse qui n’a pas convaincu les enquêteurs.
Une expertise psychiatrique a été demandée pour les deux hommes, accompagnée de restrictions légales strictes, notamment l’interdiction de tout contact avec des mineurs. Ces événements soulèvent d'importantes questions sur la responsabilité des plateformes en ligne dans la vente de contenus inappropriés, comme l’a noté la haute commissaire à l'enfance, qui a exigé une enquête approfondie sur ce sujet.







