Il y a tout juste un an, la cour criminelle du Vaucluse a rendu son verdict dans l'affaire des viols de Mazan, condamnant Dominique Pelicot ainsi que 51 autres accusés. Les peines allaient de trois à dix ans de réclusion criminelle, et cette affaire a fait la une des médias en raison du courage emblématique de la victime, Gisèle Pelicot, qui a décidé de tout faire pour éviter le huis clos lors du procès.
Gisèle, aujourd'hui âgée de 73 ans, a été agressée par son ex-mari et de nombreux hommes qu'il avait recrutés sur internet. Son choix de rendre l'affaire publique a inspiré des millions de personnes et a suscité des réactions envenimées au sein de la société française en matière de violences sexuelles. François Bayrou, ancien Premier ministre, a décrit son acte comme essentiel à la lutte contre ces agressions.
«Je vais devoir me reconstruire»
Le 9 octobre 2025, l'un des condamnés, Husamettin Dogan, a été jugé en appel et a écopé de dix ans de prison, soit une peine supérieure à celle infligée en première instance. Madeleine Pelicot a déclaré : "Je ne souhaite jamais retourner dans un tribunal. Le mal a été fait, et je dois me reconstruire sur cette ruine, mais je vais bien avancer sur ce chemin". Son carré roux symbolique a fait office de bannière pour des mouvements féministes à travers le monde.
Malgré le traumatisme qu'elle a vécu, Gisèle Pelicot est désormais considérée comme un symbole d'espoir. "Elle est devenue une source d'inspiration, largement reconnue pour sa bravoure", a commenté son avocat, Stéphane Bonbanneau, alors que le monde salue sa détermination à surmonter le silence qui entoure les victimes d'abus sexuels.
Des mémoires à paraître
Gisèle Pelicot ne s'arrête pas là. Elle travaille actuellement sur ses mémoires, intitulées "Et la joie de vivre", qui seront publiées en février 2026 dans plusieurs langues. Ce recueil promet de donner un aperçu intime de son parcours, délivrant un message d'espoir aux victimes et encourageant les autres à parler.
Parallèlement, plusieurs livres et bandes dessinées, tels que "Mazan, anthropologie d’un procès pour viol" et "Notre affaire", ont été publiés pour documenter l'impact historique de ce procès. Ils mettent en lumière des thèmes cruciaux comme la culture du viol et les dynamiques de pouvoir entre hommes et femmes.
Une icône mondiale
Recognition à l'international n'a pas tardé à suivre. Au Colorado, Gisèle Pelicot a été invitée à prendre la parole lors de conférences sur la violence à l'égard des femmes. Elle a également été nommée par le magazine Time parmi les "Femmes de l’année" pour son engagement exceptionnel, et la BBC l’a inscrite sur sa liste des 100 femmes les plus influentes de 2024.
Grâce à son audace et à sa détermination, Gisèle Pelicot a ouvert la voie à d'autres, contribuant à un changement significatif dans la perception des violences sexuelles, tant en France qu'à l'étranger. Ce combat pour la justice et la solidarité entre les survivantes est loin d'être terminé.







