Au Vietnam, la problématique des déchets plastiques s’intensifie, surtout dans la région d'Hanoï où les décharges sauvages se multiplient en raison d'un système de recyclage inadapté. Face à cette crise, de nombreux habitants choisissent de trier eux-mêmes les déchets afin de générer un revenu modeste.
Dans les "villages de plastique" proches de la capitale, ce qui semble être une décharge sauvage est en réalité un site de triement légal où des montagnes de bouteilles et emballages plastiques sont soigneusement triées. Par exemple, une femme de 69 ans, accroupie parmi les déchets, explique : "Je ne peux pas me permettre de rester sans emploi à mon âge. Cette activité me permet de subvenir à mes besoins médicaux et de rêver de construire ma propre maison."
Dans le village de Xako, presque chaque résident participe au tri des déchets. Plusieurs fois par semaine, des tonnes de plastique provenant d'Hanoï arrivent, et chacun s'occupe d'une étape spécifique. Un homme, par exemple, détache les étiquettes des bouteilles, assurant ainsi un recyclage efficace. "Ces plastiques ont de la valeur et seront fondus pour devenir des granulés utiles", explique-t-il.
Une exposition à des risques sanitaires
Cependant, ces conditions de travail comportent d'énormes dangers. En raison du manque de réglementation et des méthodes obsolètes, les trieurs sont exposés à des produits chimiques néfastes, occasionnant des problèmes de santé graves. Une travailleuse admet : "Nous avons beaucoup de cas de cancer parmi nous, mais nous n’en parlons pas, car il est difficile de prouver la cause." Une étude a révélé une contamination significative par le plomb et des niveaux alarmants de dioxines, réduisant l’espérance de vie des travailleurs de plusieurs années par rapport à la moyenne nationale, comme l'indique un rapport de France Info.
Les experts, tels que Hoang du Programme des Nations Unies pour le développement, alertent le gouvernement sur l'urgence de déplacer ces activités vers des zones industrielles plus sûres. Il est également souligné que des mesures ont été prises pour interdire la combustion des déchets non recyclables, et le Vietnam envisage d’investir dans des infrastructures de recyclage plus efficaces.
Face à cette situation critique, le gouvernement et la société civile doivent unir leurs efforts pour créer un avenir meilleur pour ces travailleurs et pour l'environnement. Des initiatives citoyennes pourraient également accompagner ces changements, avec l'éducation des populations sur l'importance du recyclage et des gestes quotidiens à adopter pour réduire l'impact des déchets.







