Dans une récente interview sur Public Sénat, Emmanuel Grégoire, actuel candidat du Parti socialiste aux élections municipales de mars 2026, a fait part de son intention de faire du logement une priorité centrale de sa campagne. Ancien premier adjoint d'Anne Hidalgo, il a évoqué des discussions « bien avancées » pour une union de la gauche, explicitement sans La France Insoumise (LFI).
« Nous allons établir une liste commune avec la gauche, mais pas avec LFI puisque personne ne le souhaite », a-t-il déclaré. Ce constat fait écho aux déclarations de figures de LFI, comme Sophia Chikirou, qui avait exprimé explicitement son opposition à un maire socialiste à Paris. Grégoire vise donc à éviter la présence de LFI au second tour des élections.
Rachida Dati au cœur des accusations
Sur le plan politique, Emmanuel Grégoire n’a pas hésité à critiquer sa principale adversaire, Rachida Dati. Tout en cumulant son rôle de maire du VIIe arrondissement et son poste de ministre de la Culture, Grégoire a qualifié cette situation d'« inacceptable sur le plan électoral ». Il accuse Dati d'utiliser son ministère pour influencer sa campagne.
Les tensions montent : « Elle pense pouvoir agir impunément, mais la justice la rappellera à l'ordre », a-t-il insisté, tout en appelant à sa démission.
Confrontation sur le logement social
Grégoire n’a pas manqué de pointer du doigt « la duplicité » concernant le logement social de Dati. Selon lui, alors que sa sœur a bénéficié d’un logement social, Dati annonce qu’elle ne prévoit d’augmenter aucune construction de ce type. Ce double discours lui semble inacceptable.
Avec la crise du logement à Paris, où plus de 3 500 personnes dorment dans la rue selon plusieurs sources, Grégoire appelle à réquisitionner des bureaux et des logements vacants : « C'est intolérable d'avoir des millions de mètres carrés inoccupés. »
S’engageant à interdire les meublés touristiques permanents, il précise que seuls les appartements occupés par des Parisiens en vacances pourront être loués en tant que tels, une mesure qu’il juge essentielle pour préserver l’habitat et répondre à l’urgence du sans-abrisme.
Un discours clair sur le soutien politique
Concernant sa relation avec Anne Hidalgo, qui avait soutenu son rival lors de la primaire, il a montré une certaine distance : « Je n'attends plus sa tendresse. Nous avons un parcours commun dont je suis fier, mais je suis lucide quant à ce qu'il reste à améliorer. »
Enfin, Grégoire a élargi son tir en visant à toucher un public plus large, y compris ceux ayant voté pour Mélenchon ou Macron, précisant que sa seule adversaire est la droite, représentée par Dati. Les élections se tiendront les 15 et 22 mars 2026. Cette dynamique pourrait redéfinir le paysage politique parisien, alors que les enjeux du logement et de la justice sociale restent au cœur du débat.







