Ce samedi, Jean-Luc Mélenchon se présentera devant la commission d'enquête chargée d'examiner les relations entre certains partis politiques et les mouvements islamistes. Au-delà de ses déclarations souvent flamboyantes, l’attention se portera sur le rapport qui en découlera, un document qui pourrait définitivement marquer les liens jugés ambigus entre La France Insoumise (LFI) et ces groupes.
« Qui veut faire l’ange fait la bête », disait Pascal, et aujourd'hui, Mélenchon incarnera ce propos avec une démonstration soigneusement orchestrée. Ce ne sera pas simplement une audition, mais plutôt une performance où il se posera en tributaire d'une prétendue persécution, brandissant la bannière du "procès politique" et se présentant comme un défenseur des droits des musulmans.
La réalité, cependant, semble plus complexe. LFI se retrouve dans un moment charnière, cherchant à capitaliser sur la mobilisation de ses partisans, particulièrement dans un contexte où les événements au Proche-Orient ravivent les passions. Ce moment est donc plus qu'un simple passage à vide pour Mélenchon : il s'agit d'une opportunité de consolider sa narrative victimaire.
L'audition d'aujourd'hui pourrait bien révéler des éléments déjà familiers. Depuis plusieurs années, LFI paraît entretenir une relation trouble avec l'islamisme. Mélenchon a progressivement abandonné son héritage révolutionnaire pour adopter un discours plus proche de celui des Frères musulmans, intégrant dans son vocabulaire des notions qu'il critiquait auparavant, comme l'islamophobie, qu'il utilise désormais à des fins électorales.
Des connexions plus concrètes sont notables, notamment lors des manifestations où les partisans de LFI ont été aperçus aux côtés d'islamistes. Cela rappelle les événements de 2019, lorsque des membres de LFI ont marché sur Paris aux côtés de groupes rangés sous la bannière islamiste, mettant en question les principes laïques du mouvement.
Certaines actions restent énigmatiques et soulèvent des interrogations. Par exemple, la participation de Rima Hassan à une manifestation en Jordanie rendant hommage à un leader du Hamas, ou des élus LFI partageant une scène avec des prédicateurs controversés. Ces incidents soulignent un mouvement qui semble flirter avec un islam politique que beaucoup, y compris des analystes politiques, jugent inquiétant.
Le véritable enjeu de cette journée résidera dans le rapport final de la commission d'enquête. Pour la première fois, un document officiel pourrait formellement établir les liens entre LFI et les islamistes, une preuve qui pourrait avoir un impact considérable sur le débat public. Les dernières révélations, notamment celles prévues lors de l'audition de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, pourraient également éclairer les motivations et les actes des élus insoumis.
En somme, cette séance ne représente qu'un acte d'une pièce de théâtre politique plus vaste. Le jugement final, décisif pour l'avenir de LFI et ses rapports avec l'extrême gauche, sera rendu le 10 décembre, et il pourrait bien marquer un tournant dans la perception du mouvement et de ses alliances.







