Dans une déclaration marquante mercredi sur TF1, le président des députés Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a affirmé que son parti appellerait à voter "tout sauf LFI" au second tour des élections municipales en 2026. Cette position pourrait entraîner un soutien même pour des candidats du Rassemblement National (RN) si ceux-ci se retrouvaient en concurrence avec un candidat de La France Insoumise (LFI).
Wauquiez a précisé : "Si un candidat LFI est au second tour, nous appellerons à voter tout sauf LFI, ce qui inclut voter blanc ou soutenir l'adversaire, quelque soit son affiliation politique". Cette prise de position marque une rupture avec la tradition républicaine qui préconisait un front commun contre le RN, notamment observé lors des dernières législatives après la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.
Un changement stratégique pour Les Républicains
Le virage de LR est explicite, positionnant LFI comme "le premier danger pour la République". Ce point de vue rejoint celui du président du parti, Bruno Retailleau, qui avait déjà appelé à ne pas voter pour la gauche lors des élections partielles. Selon les analystes politiques, cette stratégie risque de polariser encore davantage le paysage politique français, à une époque où les tensions entre les différents partis ne cessent d'augmenter.
Cependant, l'initiative a suscité des critiques. Des voix au sein des Républicains s’interrogent sur la pertinence de cette approche face à l'escalade de la radicalité politique. Des experts comme Jean-Claude Mailly, ancien syndicaliste, soulignent que "cette attitude pourrait renforcer le RN en lui offrant un électorat réticent à voter pour LFI, mais qui ne se sent pas représenté par LR".
Cette évolution s'inscrit dans un contexte où les élections municipales de 2026 promettent d'être hautement concurrentielles, avec des enjeux idéologiques majeurs en jeu. Alors que les partis se positionnent pour mobiliser leurs troupes, il reste à voir si cette stratégie portera ses fruits pour LR ou si elle contribuera à une fragmentation supplémentaire du paysage politique français.







