Dans une interview accordée à Sud Ouest, Bruno Retailleau, président des Républicains, exprime ses préoccupations concernant la proposition d'Emmanuel Macron de "labelliser" les médias pour combattre la désinformation. Selon lui, cette initiative pourrait masquer une volonté de contrôler l'information et entraver la liberté d'expression.
Retailleau souligne que la France possède déjà des lois, comme celle de 1881, visant à sanctionner la propagation de fausses informations. Il craint qu'une labellisation officielle ne mène qu'à une résistance accrue de la part des citoyens, qui pourraient s'y opposer en se tournant vers des sources non labellisées.
"Les Français, toujours aussi impertinents, pourraient embrasser des sites non labellisés par esprit de contradiction", affirme-t-il. En outre, il insiste sur la nécessité pour Macron de se retirer de la scène politique après la dissolution de l'Assemblée, affirmant que Matignon ne devrait pas être une simple annexe de l'Élysée.
Retailleau aborde également le sujet du budget de la Sécurité sociale, prévue le 9 décembre. D'après lui, ce budget est inacceptable en raison de la suspension de la réforme des retraites, de l'augmentation des impôts et du manque de moyens pour l'hôpital. "Ce budget, si voté, mettrait les générations futures en difficulté", avertit l'ancien député.
Concernant la possibilité d'un recours au 49.3 par le Premier ministre, il soutient que c'est un outil constitutionnel que le gouvernement ne doit pas négliger. "Tout cela pourrait mener à une instabilité politique encore plus accrue. Ce gouvernement, sous la pression de la gauche, reproduit les erreurs du passé", soutient-il.
Sur le plan des futures élections municipales, Retailleau s'engage à combattre LFI (La France Insoumise), qu’il considère comme son principal adversaire, tout en laissant ses électeurs libres de leurs choix face au Rassemblement national à Marseille.
Pour lui, la différence entre les Républicains et le RN (Rassemblement National) est nette : "Le RN est un parti démagogique. Nous, nous défendons des principes clairs sur l'économie et la sécurité." En soulignant cette distinction, Retailleau espère mobiliser un large éventail de soutiens pour construire un front uni à l'approche des prochaines élections.
Le chemin menant aux élections présidentielles de 2027 s'annonce difficile, mais Retailleau semble déterminé à affirmer l'identité des Républicains. S'il revient à l'idée d'organiser une primaire, il rappelle que la décision finale appartient aux adhérents de son parti.







