Dans un retournement inattendu, l'Assemblée nationale a décidé de ne pas généraliser l'affichage du Nutri-score sur les emballages alimentaires, une mesure initialement adoptée en première lecture au début novembre. Les députés, focalisés sur les normes européennes, ont jugé cette initiative inappropriée.
Après un vote controversé, où des voix de gauche et du MoDem avaient soutenu l'idée d'une généralisation large, le texte a été rejeté avec un score serré de 120 voix contre 117. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a exprimé des réserves sur l'imposition obligatoire du Nutri-score, craignant que cela ne mène à une insécurité juridique pour les entreprises. Elle a donc recommandé de continuer à encourager l'étiquetage sur une base volontaire.
Le Nutri-score, créé pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains en classant les produits de A à E, avait suscité un vif débat au sein du Parlement. Alors que certains députés, comme Loïc Prud'homme de LFI, soutenaient qu'une généralisation serait cruciale pour combattre les épidémies de maladies chroniques dues à la malbouffe, d'autres, comme Jean-François Rousset (Renaissance), ont insisté sur le fait que certains produits traditionnels, tels que les AOP et IGP, ne devraient pas en pâtir.
Pour l’instant, les entreprises qui choisissent de ne pas afficher le Nutri-score pourraient faire face à une taxe de 5% sur leur chiffre d'affaires, une mesure contestée par de nombreux acteurs du secteur. Selon [Le Monde](https://www.lemonde.fr), l'absence de réglementation contraignante pourrait mener à une plus grande diversité en matière d'étiquetage, mais au prix d'une informéabilité variable pour les consommateurs. Ce débat sur le Nutri-score illustre les tensions entre la santé publique et le monde économique, un thème récurrent sur la scène politique française.







