Après avoir honoré des communes comme Alès et Moussac, le prix de "La France Moche" 2025 a été attribué à Vendargues en raison de son apparence peu engageante. L'association Paysages de France a pointé du doigt la "forêt de panneaux publicitaires" qui défigure l'entrée de la ville, un constat qui soulève des débats sur l'urbanisation contemporaine.
L'essentiel
- En 2010, le terme "France moche" a été popularisé par Télérama pour critiquer l'esthétique des zones périurbaines.
- Paysages de France a organisé son palmarès 2025, révélant Vendargues comme vainqueur dans la catégorie "forêt publicitaire".
- Un dossier spécial de Midi Libre traite des problèmes d'esthétique et d'urbanisme à travers le pays en trois épisodes.
Le prix de "La France Moche" est un titre que peu de communes souhaitent recevoir. En apprenant la nouvelle, le maire de Vendargues, Guy Lauret, a exprimé son indignation, qualifiant la sélection de biaisée. Il a notamment précisé, selon Midi Libre, que la photo utilisée est trompeuse, faisant abstraction des efforts locaux pour améliorer l'urbanisme : "On oppose la France moche à la France qui travaille. C’est loin d’être la réalité de Vendargues".
Jean-Marie Delalande, président de l'association, a tempéré ces critiques, admettant que des municipalités, y compris Vendargues, doivent faire face à des environnements dégradés. "Il existe des zones particulièrement affligées que nous devons aborder", a-t-il déclaré.
Un appel à la prise de conscience
Paysages de France œuvre pour sensibiliser les élus et le grand public sur l'impact des publicités sur le paysage. Jean-Marie Delalande souligne l'importance d'un cadre réglementaire : "Des règlements locaux de publicité sont essentiels pour préserver la qualité des paysages urbains. Trop souvent, des panneaux illégaux défigurent nos villes sans véritable bénéfice commercial".
Vendargues n'est pas un cas isolé. D'autres villes, comme Alès et Moussac, ont reçu le même prix dans le passé, poussant leurs élus à agir pour rénover l'image urbaine. Après avoir été primé en 2020, le maire d'Alès a supprimé près d'une quarantaine de panneaux pour revitaliser l'esthétique de sa ville.
Une problématique complexe de requalification
En parallèle, des cas comme celui de Canet, où une friche industrielle a été qualifiée de "verrue" par des habitants, illustrent la difficulté de transformer des sites dégradés. Des projets de reconversion, tels qu'un projet d'hôtel et de théâtre de verdure, se heurtent souvent à des obstacles légaux et administratifs, soulignant la nécessité d'une réglementation plus claire.
Enfin, l’État a décentralisé la gestion des publicités, laissant aux collectivités le soin de définir les règles. Cependant, cela a conduit à des résultats disparates, certaines municipalités optant pour une approche plus rigoureuse que d'autres. La métropole de Montpellier, par exemple, a mis en place un Règlement Local de Publicité Intercommunal avec l’objectif de réduire la publicité de 25%, un objectif que certains affirment avoir atteint.
En somme, le prix de "La France Moche" de cette année n'est qu'un reflet des nombreux défis que rencontrent les villes françaises, poignardant au cœur du débat sur l'urbanisme et l'esthétique paysagère.







