Paris (France) – À quelques jours d'une échéance cruciale pour le Bazar de l'Hôtel de Ville (BHV), la mairie de Paris a exprimé son intérêt pour l'acquisition des murs de ce grand magasin emblématique, amplifiant la pression sur son directeur général, Frédéric Merlin, déjà en proie à des controverses liées à l'arrivée de la marque Shein.
La maire Anne Hidalgo a déclaré : "La situation du BHV suscite des inquiétudes majeures pour l'emploi et l'avenir économique de Paris. Il est essentiel que la ville se positionne pour agir", lors d'un Conseil de Paris qui doit entériner cette démarche. Si le propriétaire actuel, la Société des Grands Magasins (SGM), devait lâcher prise sur l'immeuble, la mairie serait prête à étudier toutes les options pour garantir non seulement l'activité commerciale mais également l'intégration de logements sociaux.
Le BHV, propriété de la SGM et attaché au groupe Galeries Lafayette, a vu sa promesse de vente arriver à échéance vendredi. Frédéric Merlin, son cofondateur, a provoqué une vive réaction en annonçant l'arrivée du premier magasin physique de Shein, une marque de mode controversée, alors que plusieurs établissements prestigieux quittaient le BHV, provoquant une insatisfaction croissante parmi les travailleurs.
Côté financier, la Banque des Territoires s'est retirée des négociations avec la SGM, citant une rupture de confiance, ce qui a ajouté à l'incertitude. "Il est clair que la situation est préoccupante", a déclaré un syndicaliste en mettant en exergue que des marques comme Dior et Sandro avaient également pris leurs distances face aux impayés.
Le coût de l'acquisition des murs du BHV est évalué à environ 300 millions d'euros, une somme que la mairie ne pourrait assumer seule. Elle envisage plutôt de passer par une société d'économie mixte incluant des partenaires privés, pour faire de ce lieu une vitrine des talents et créations parisiennes. Franceinfo a rapporté récemment que des discussions sont en cours pour transformer le site et intégrer des créateurs locaux.
La pérennité du BHV est donc suspendue aux décisions à venir, d'autant plus que près de 750 employés sont directement touchés. "Nous demandons une rencontre avec la mairie au plus vite", a déclaré un représentant des syndicats, alertant sur l'urgence de la situation. Le chantier à l'avenir du BHV est loin d’être une simple formalité ; il conditionne non seulement l’emploi, mais aussi l’image du commerce à Paris.
Dans ce contexte délicat, la mairie semble vouloir s'impliquer activement pour éviter une dégradation supplémentaire de cette institution parisienne, tout en portant attention aux préoccupations des salariés et des commerçants de la capitale.







