Dans le paisible village d'Avoise, situé au cœur de la Sarthe, une décision municipale a récemment modifié le quotidien des habitants. Le maire, Antoine D'Amécourt, a choisi de décaler l'Angelus, la prière matinale, d'une heure, passant de 7h à 8h. Cette initiative fait suite à des plaintes croissantes concernant les nuisances sonores engendrées par le tintement de la cloche de l'église, qui résonne trois fois par jour.
Chris, un habitant de longue date, trouve cette sonnerie particulièrement éprouvante et la qualifie même d'"enfer sur Terre". Confronté à des niveaux de bruit atteignant jusqu'à 87 décibels, il a même tenu un journal détaillant les heures de tintement, rapportant qu'il comptait près de 100 sonneries quotidiennes. "Sans sommeil, on va devenir fou", déclare-t-il, soulignant l'impact de cette cloche sur son quotidien.
Ce décalage de l'Angelus ne fait cependant pas l'unanimité. Pour certains villageois, la cloche représente l’âme même de la communauté. Un habitant a exprimé : "Un village sans église et sans clocher, ce n'est plus un village." Cette phrase résume bien le juste équilibre que tente de trouver la mairie entre tradition et confort. Le maire a souligné que sa décision vise à maintenir une certaine harmonie entre les valeurs communautaires et le bien-être des habitants. Comme le rapportent nos confrères de France Bleu, il n’est pas question d'annuler le tintement, mais de l’adapter aux besoins d'une population en quête de repos.
De plus, les habitants avaient déjà goûté à une période de silence durant trois ans, lorsque la cloche, affectueusement surnommée Adélaïde, était en réparation. La décision de la mairie de décaler la sonnerie devrait ainsi entrer en vigueur début 2026, juste après les festivités de fin d’année. Les discussions autour de ce sujet suggèrent un profond attachement à la culture et aux traditions locales, mais aussi une sensibilité grandissante à la qualité de vie des habitants. Alors que le débat sur la sonnerie des cloches continue, l'histoire d'Avoise rappelle l'importance de trouver des solutions qui rassemblent plutôt que de diviser.







