Le groupe IKKS a récemment trouvé de nouveaux investisseurs, mais la situation est préoccupante : près de 500 postes seront supprimés, selon une décision rendue par le tribunal de Paris le 12 décembre. Santiago Cucci, l'un des repreneurs et actuel président de la holding HoldIKKS, a une connaissance approfondie de la marque, fondée en 1987.
Cette situation reflète une tendance alarmante dans le secteur du prêt-à-porter français. Bien que Santiago Cucci et son partenaire Michaël Benabou, le cofondateur de Veepee, aient planifié le maintien de 546 emplois sur les 1 094 que compte le groupe en France, la perte de la moitié des effectifs constitue un coup dur pour les employés.
Selon Sébastien Hervé, secrétaire général du syndicat CFDT dans le Maine-et-Loire, où se situe le siège d'IKKS, c'est un « coup terrible sur l'emploi », malgré l'adoption de l'offre qui se révèle la plus avantageuse parmi celles soumises au tribunal. La nouvelle est d’autant plus amère que le secteur du prêt-à-porter en France est déjà fortement éprouvé, touché par la concurrence des ventes en ligne et de la mode éphémère venue d'Asie.
Avec un prix de cession de 700 000 euros et un apport initial de 16 millions d’euros en capitaux, les repreneurs s'engagent également à fournir des aides aux employés non repris. Hélène Signoret, avocate du Comité social et économique (CSE), souligne que bien que cette offre soit un soulagement, elle n'est pas sans inconvénients. Les licenciements semblaient déjà inévitables, comme l'indiquait Sébastien Hervé, avec des fermetures de magasins anticipées par la direction.
La reprise concerne 92 magasins en propre, représentant 341 emplois, ainsi que 27 corners dans les Galeries Lafayette (44 emplois) et 161 postes au siège. Par ailleurs, 100 points de vente d'affiliés sont repris, ce qui signifie environ 300 emplois indirects en jeu. Cependant, malgré la nécessité d’une restructuration, des inquiétudes subsistent quant aux impacts sur le fonctionnement opérationnel des magasins.
Ce phénomène n'est pas isolé. D'autres marques françaises telles que Camaïeu et Kookaï ont récemment été confrontées à des difficultés similaires. Selon l’Institut français de la mode, le secteur de l’habillement a subi une baisse de 1,3 % au cours de l'année 2025, exacerbée par des défis tels que la pandémie et la montée de la vente d'articles d'occasion.
Alors que Santiago Cucci fait preuve d'un véritable engagement envers la marque, son succès dépendra de sa capacité à naviguer dans un marché en pleine mutation et à redynamiser une entreprise affectée par des années de déclin. L’avenir d’IKKS est désormais entre ses mains, mais le chemin vers la relance sera semé d’embûches, tant pour le groupe que pour ses employés.
