Près de six décennies après la tragédie de la Caravelle reliant Ajaccio à Nice, des avancées spectaculaires ont été réalisées dans l’enquête sur l'accident survenu le 11 septembre 1968. Les recherches sous-marines effectuées dans la zone identifiée comme le site potentiel du crash, située à environ 8 km au large d'Antibes, ont permis de localiser et d'identifier de nombreux débris de l'avion, comme l'a rapporté Le Monde le 17 décembre dernier.
Les images capturées par des opérations menées par la marine nationale ont révélé des éléments importants, notamment la queue de l'appareil et plusieurs pièces de la carlingue. Cette nouvelle découverte représente une étape significative pour les avocats représentant les familles des victimes, qui saluent « une avancée majeure » dans la quête de vérité. La confirmation a été faite par Damien Martinelli, procureur de la République de Nice, lors d'une communication avec les parties civiles.
Toutefois, des experts soulignent les enjeux liés à la récupération de ces pièces après près de 60 ans passés au fond de la mer, des conditions qui pourraient les avoir détériorées. Les avocats des familles, tels que Mes Stéphane Nesa, Paul Sollacaro et Philippe Soussi, restent optimistes quant aux possibilités de clarifications concernant les causes du crash.
Le drame avait coûté la vie à 95 personnes lorsque la Caravelle AF 1611 s'est abîmée à 2 000 mètres de profondeur. Une enquête initiale, datant de 1973, avait abouti à un non-lieu, évoquant un incendie à bord comme cause probable. Cependant, l'affaire a été rouverte en 2012 pour des soupçons de « soustraction et recel de preuves ». Un tournant notable de l'enquête a été la requête de 2018 pour lever le secret-défense, faisant émerger des hypothèses plus inquiétantes, notamment celle d'un tir de missile accidentel depuis la base militaire du Levant, près d’Hyères.
Les documents fournis par le ministère des Armées en 2019 n'ont pas mis fin aux doutes, suscitant des critiques de la part des familles des victimes. Martinelli a même indiqué que « plusieurs éléments sérieux » suggèrent que des autorités civiles ou militaires auraient pu entraver la recherche des véritables causes du crash. Cette enquête reste donc ouverte, promettant au fur et à mesure de nouvelles révélations et une quête incessante de justice pour les familles endeuillées.







