Depuis trois ans, l'unique hôtel de Châteauneuf-Grasse, dans les Alpes-Maritimes, sert de centre d'accueil pour mineurs non accompagnés. Le préfet a récemment annoncé sa réquisition pour une période supplémentaire d'au moins six mois, provoquant la fureur du maire et des habitants.
Selon un arrêté préfectoral, cette décision répond à la nécessité d'engagements envers ces jeunes et à des difficultés d'entente quant à l'avenir du site. Emmanuel Delmotte, le maire, s'est dit « furieux », expliquant qu'il aurait dû être informé d'une telle décision avant la promesse de vente signée le 4 décembre dernier. Bien que la mairie envisageait de transformer l'hôtel en maison de santé, la réalité actuelle semble tout autre.
Les résidents, dans cette petite commune d'environ 3.700 habitants, condamnent la gestion de cette situation. Le collectif de parents a signalé des actes d'insécurité, y compris des tirs sur des enfants près de l'établissement. Florian Picard, représentant du collectif, avertit : « On attend un accident plus grave avant de réagir. »
Les inquiétudes autour de l'encadrement des mineurs isolés sont aussi mises en avant. Une habitante affirme que « recevoir 80 jeunes en milieu urbain est juste intenable », soulignant que la situation pourrait être plus gérable avec un meilleur encadrement.
La situation a déjà conduit à des interventions des forces de gendarmerie en mars dernier, lorsque des altercations entre communautés ont débouché sur des affrontements dans l'enceinte même de l'hôtel. Ces incidents renforcent les craintes des habitants vis-à-vis de la sécurité du quartier, en particulier en face d'une école.
Pour continuer à défendre les intérêts de ses concitoyens, le maire s'engage dans une action « juridique, administrative et médiatique » pour faire entendre la voix de Châteauneuf-Grasse. Alors que les tensions autour de l'accueil des mineurs isolés se poursuivent en France, cette situation illustre les défis complexes que rencontrent les petites communes face aux décisions administratives. Comme le rapporte CNEWS, le débat sur la meilleure approche pour recevoir ces jeunes reste largement ouvert et chargé d'émotions.







