Dans un contexte où la laïcité est un principe fondamental de la République française, un module de formation de Securitas destiné aux agents de sécurité travaillant sur les sites d'Amazon France a suscité une vive controverse en juillet dernier. Ce module stipule que "les premiers secours doivent être administrés par une personne du même genre que la victime, autant que possible, en accord avec la charia". Une directive qui, pour plusieurs responsables, va à l'encontre des lois françaises et des valeurs d'égalité de genre.
Trois agents, qui ont refusé de valider ce contenu, ont été licenciés. Interviewés par Valeurs Actuelles, ils ont exprimé leur inadéquation à appliquer des préceptes qui pourraient être interprétés comme une non-assistance à personne en danger. “En tant que responsables de la sécurité, il est de notre devoir de protéger tous les individus, sans distinction,” a déclaré l’un d’eux.
Securitas face à la pression d'Amazon
Ce module, transmis aux agents de Securitas opérant dans différents centres logistiques en France, était crucial pour continuer à travailler avec le géant américain Amazon. Les responsables, après avoir pris connaissance de cette instruction, ont choisi de faire remonter l’information, soulignant le risque juridique que cela représenterait. “Nous avons fait appel aux principes de laïcité de notre pays ainsi qu’à nos valeurs personnelles,” a déclaré un autre agent. Ce qui a suscité des pressions de la direction.
Amazon, de son côté, a affirmé respecter les lois françaises, tout en renvoyant la responsabilité à Securitas pour la formation de ses employés. “Nous avons été informés de l'erreur dans le module et des corrections ont été effectuées promptement,” a affirmé un responsable d'Amazon. Cependant, des sources internes affirment que la clause controversée est toujours présente dans certaines formations.
Une situation préoccupante
Ce incident met en lumière des questions profondes sur l’application des valeurs françaises face aux influences religieuses et commerciales. Les opinions d'experts en droit du travail soulignent que de telles pratiques pourraient non seulement nuire à l'image de Securitas, mais également avoir des répercussions sur sa relation avec des clients majeurs tel qu'Amazon. D'autres agents craignent que cela ne provoque un précédent dangereux en matière de sécurité et de droits individuels au sein des entreprises sous contrat.
Alors que le débat sur la laïcité et les pratiques religieuses en milieu professionnel continue d'évoluer, il est impératif pour les entreprises de rester en alignement avec les lois du pays pour éviter de telles controverses. Securitas et ses agents sont désormais au cœur d'un dialogue qui pourrait redéfinir les normes de sécurité dans un environnement de travail de plus en plus diversifié.







