Alors que le Projet de Loi de Finance et le Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale avancent vers leur finalisation, les syndicats patronaux Medef, CPME et U2P de Nouvelle-Aquitaine s'alarment face à un texte considéré comme « insoutenable » pour un tissu économique déjà fragilisé. Ce climat d'inquiétude s’intensifie alors que le projet de budget, présenté récemment au Sénat, prévoit 53 milliards d'euros de nouvelles taxes et prélèvements, une voix rejetée fermement par les représentants des entreprises régionales. Ils critiquent cette approche, qui abandonne le « cercle vertueux » de la compétitivité, essentiel pour maintenir les investissements et alléger les charges.
Les dirigeants de ces organisations soutiennent que le gouvernement part d'une hypothèse erronée, considérant que les entreprises ont la capacité d'absorber de nouveaux prélèvements. Sur le terrain, la situation présente un tableau bien différent : les coûts augmentent, les marges se réduisent, les investissements sont reportés, et les trésoreries sont sous pression. En effet, plus de 6 000 défaillances d'entreprises ont été enregistrées en un an en Nouvelle-Aquitaine, un chiffre alarmant qui reflète un malaise croissant au sein des secteurs clés tels que le bâtiment, le commerce de proximité et l'industrie, comme l'indique une récente analyse publiée par l’observatoire des entreprises.
En outre, la fiscalité locale continue de grimper, avec une augmentation de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) de 39 % entre 2021 et 2024. Cela a contribué à une fiscalité économique régionale atteignant 2,31 milliards d'euros, soit une hausse de 27 % en trois ans. Pour ajouter à ce tableau sombre, un nouveau versement mobilités régional sera introduit en janvier 2026, créant une pression supplémentaire sur les entreprises.
Face à cette situation, Medef, CPME et U2P appellent à un changement de cap urgent : stopper la hausse des taxes, stabiliser les règles et établir un budget axé sur la production plutôt que sur la ponction, en tenant compte des réalités économiques locales. Ces organisations espèrent être entendues « avant qu'il ne soit trop tard », a déclaré un expert dans le domaine économique lors d'une récente conférence à Bordeaux, soulignant l'urgente nécessité d'une action concertée pour garantir la pérennité des PME en Nouvelle-Aquitaine.







