Pourquoi ne pas emprunter les mêmes voies que pour la sécurité routière, l'alcool ou le tabac lorsque l'on aborde la question de la consommation de drogue ? En l'absence d'une politique cohérente de santé publique, nous ne voyons que des slogans sans fondement.
En ces temps tragiques où la violence liée au narcobanditisme ravage des vies, des propositions simplistes émergent. « Les consommateurs, on va les chercher, et on les met en prison. » Ces paroles, prononcées lors d'un débat, laissent songeur. Élisabeth Lévy, voix souvent critique, interroge avec raison la montée de l'usage de drogues parmi nos jeunes. Il ne s'agit pas simplement d'un problème individuel, mais d'un malaise profond au sein de notre société.
Prison, donc ? À quel prix ? L'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) révèle que le cannabis reste la drogue la plus utilisée en France, avec 20 millions d'expérimentations et 1,4 million de consommateurs réguliers. Face à ce constat, nous devons nous questionner : devrons-nous incarcérer nos proches ?
Pourquoi n'avons-nous pas mis en place des campagnes de prévention et des politiques de santé efficaces, à l'instar de ce qui a été fait pour l'alcool et le tabac ? La communication politique sur cette thématique est omniprésente, mais vacille sur ses objectifs. La véritable lutte contre le trafic de drogue doit être sérieusement engagée.
Des voix en Italie, comme celle du juge Falcone, plaidaient pour s'attaquer aux réseaux de financement mafieux. Pourquoi ne pas reproduire cette approche ? La réalité de notre économie, où le trafic de drogue côtoie des intérêts financiers majeurs, ne peut être ignorée. Les discussions avec des pays producteurs tels que le Maroc ou le Qatar méritent un débat franc et ouvert.
Il est temps d'élever le niveau du débat public. La complexité des enjeux liés à la drogue ne peut être réduite à un simple appel à l'enfermement. Comme le souligne le sociologue Pierre Kopp, la véritable question reste : « Comment réintégrer ces consommateurs dans la société sans stigmatisation ? » En explorant de nouvelles voies, peut-être pourrions-nous, collectivement, envisager une société plus unie.







