Le jeu de société Fachorama, lancé par l'éditeur Libertalia en partenariat avec le collectif antifasciste La Horde, est devenu un sujet de discorde en France. Le 2 décembre 2025, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, a déposé une plainte pour diffamation envers une administration publique, agissant contre un jeu qui caricature des figures de l’extrême droite. Ce jeu, inspiré par le concept des sept familles, propose des personnages qui évoquent des réalités dérangeantes du paysage politique actuel.
Parmi les cartes qui ont provoqué l'ire du ministre, celle intitulée Flic raciste de la Bac a particulièrement retenu l’attention. Cette carte décrit un profil de policier impliqué dans des pratiques controversées, telles que les contrôles au faciès et la violence institutionnelle, soulignant une préoccupation croissante quant à la militarisation des forces de l'ordre en France. En effet, une partie significative des policiers se déclare favorable à l'extrême droite, ce qui alimente le débat sur la légitimité d'un soutien institutionnel à des ideologies peu recommandables.
Le créateur du jeu précise que Fachorama se veut un outil pédagogique visant à exposer les multiples visages de l'extrême droite. Chaque famille de cartes représente différentes sous-cultures politiques, reflétant des stéréotypes soigneusement choisis dans le but d'initier un dialogue critique : Les Réactionnaires, Les Complotistes, Les Réseaux Religieux, etc. Cette démarche s'inscrit dans une volonté d'éduquer les jeunes générations sur les dangers de la radicalisation et de la désinformation.
Malgré un accueil controversé, Fachorama a connu un succès fulgurant. Commercialisé depuis novembre, il est déjà en rupture de stock, avec des précommandes promettant un retour en janvier 2026. Selon des experts en sociologie politique, ce jeu pourrait bien devenir un outil incontournable pour engager de manière ludique et critique sur des sujets aussi sensibles.
Le ministre Nunez et plusieurs syndicats de police ont dénoncé le jeu, arguant qu’il nuit à la dignité des forces de l’ordre. De son côté, Libertalia a répondu sur les réseaux sociaux, clarifiant qu'ils ne se laisseront pas intimider par des menaces légales. “Notre but est de confronter l’extrême droite avec humour et vérité”, a déclaré un représentant de l’éditeur. Avec des voix variées, allant de la police aux partisans des droits civiques, le débat sur Fachorama ne fait que commencer.
