Le parquet de Rennes a classé sans suite les accusations de violences portées contre des gendarmes lors de la manifestation de Sainte-Soline, tenue le 25 mars 2023. Cependant, une enquête se poursuit concernant des « tirs tendus » de grenades, jugés « non conformes », qui ont causé des blessures graves chez plusieurs manifestants.
Frédéric Teillet, procureur de Rennes, a déclaré que ces tirs sont difficiles à qualifier juridiquement, mais pourraient relever d'une infraction de violences volontaires. « Compte tenu de la nouvelle orientation des investigations, l'ouverture d'une information est désormais plus appropriée », a-t-il précisé.
Me Chloé Chalot, l'avocate de quatre des blessés, a exprimé sa déception après l'annonce du parquet. Elle a souligné l'importance d'ouvrir une information judiciaire pour l'ensemble des incidents survenus durant la manifestation, même si elle a convenu que les blessés allaient déposer plainte avec constitution de partie civile. Cette démarche pourrait entraîner la désignation d'un juge d'instruction.
La manifestation, qui visait à s'opposer à la création d'une mégabassine destinée à la retenue d'eau agricole, avait rassemblé des milliers de personnes malgré son interdiction. Des affrontements violents avaient éclaté entre manifestants radicaux et forces de gendarmerie, entraînant des blessés des deux côtés, avec des estimations de 200 blessés pour les manifestants et 45 pour les gendarmes, mirant le chaos de la situation sur le terrain.
Récemment, des témoignages d'experts ont soulevé des questions sur l'utilisation des armes par les forces de l'ordre en France. Le Défenseur des droits et d'autres organisations de défense des droits de l'homme ont exprimé leurs préoccupations face à la gestion des manifestations et à l'usage disproportionné de la force. La mobilisation contre les mégabassines et d'autres projets environnementaux controversés pourrait s'accentuer à mesure que les événements de Sainte-Soline continuent de résonner dans le débat public.







