Autrefois perçue comme un pôle d'attraction pour les étudiants internationaux, Singapour voit sa position éroder. Alors que d'autres pays de la région investissent massivement pour séduire les étudiants étrangers, la cité-État éprouve des difficultés croissantes à maintenir son attractivité, comme l'analysent nos confrères du Times Higher Education.
Le contexte socio-économique de Singapour, marqué par le vieillissement de la population et la chute du taux de natalité, accentue ce défi. Jack Lee, expert en enseignement supérieur à l’Université de Glasgow, souligne que l'histoire même de Singapour repose sur sa dynamique internationale : “Sa position géographique stratégique et son engagement vers l'internationalisation ont longtemps façonné son développement.”
Le déclin du nombre d'étudiants étrangers, qui ne représente plus que 10 % des effectifs dans les universités publiques, interroge les responsables politiques. Le Global Schoolhouse Project, lancé en 2002, visait à accueillir 150 000 étudiants étrangers d’ici 2015, mais cet objectif ambitieux n'a pas été atteint, et le programme a finalement été abandonné.
La scène actuelle révèle une absence d'initiatives pour attirer des chercheurs américains dans un contexte international où de nombreux pays, notamment en Europe, cherchent à les séduire face aux réticences croissantes sur le sol américain. Par ailleurs, Terence Ho, professeur associé à l’Université nationale de Singapour (NUS) mentionne que “augmente le nombre d'étudiants étrangers pourrait réduire les opportunités pour les étudiants locaux, suscitant des réticences au sein de la population.”
Cette situation contraste avec les autres nations asiatiques qui dynamisent leurs stratégies d'attractivité. L'Inde prévoit d'accueillir 500 000 étudiants étrangers d'ici 2047, tandis que la Corée du Sud et Hong Kong intensifient leurs efforts. Le Vietnam, la Malaisie et Taïwan font également des démarches pour renforcer leur présence sur le marché éducatif international. En outre, la Chine vient de lancer un nouveau visa visant à attirer des talents dans la tech, comme l'explique Courrier International.
Alors que le débat sur le recrutement international se complexifie, Singapour doit composer avec des priorités politiques et des préoccupations locales. Alors que d'autres pays affinent leur stratégie pour attirer des étudiants et des chercheurs, Singapour semble rester à la traîne, ne tenant pas compte d'un besoin pressant de renforcement de sa diplomatie éducative.







