Vous pensez rendre service en souhaitant "bon appétit" à votre voisin de table ? Cette formule, bien que courante, pourrait en réalité être perçue comme inconvenante. Examions ensemble l’origine de cette expression et les raisons pour lesquelles elle est souvent mal interprétée.
Une expression controversée
Traditionnellement, souhaiter "bon appétit" est considéré comme un signe de courtoisie, une façon d’entamer un repas ensemble. Cependant, cette expression renferme un sens ancien qui pourrait étonner. Selon le lexicographe Alain Rey, son origine remonte au XVIIe siècle, à la cour de Versailles. À l'époque des grands banquets de Louis XIV, cette formule était utilisée non seulement pour exprimer des souhaits bienveillants mais aussi pour encourager des convives souvent trop ambitieux sur leurs capacités alimentaires. En ce sens, elle revenait à leur dire "bonne chance" pour digérer tout ce qu’ils allaient ingérer.
Un message mal compris
Souhaiter "bon appétit", c’est en quelque sorte suggérer que le repas va nécessiter un vrai effort. En d'autres termes, vous encouragez votre convive dans une entreprise qui, au lieu d’être une simple contemplation du goût, devient un défi. Ce point de vue peut sembler vexant pour celui ou celle qui a préparé le repas, car cela sous-entend que manger est une épreuve plutôt qu’un plaisir.
Une question d’étiquette
En réalité, dire "bon appétit" n'est pas une norme universelle. Cette coutume est principalement française et n’émerge pas de la même façon dans d’autres cultures. Dans plusieurs pays, il est plus courant de débuter un repas sans ces souhaits, mettant ainsi l’accent sur l'appréciation de la nourriture plutôt que sur un acte à accomplir. Ainsi, il est judicieux de repenser l’usage de cette formule lors de vos dîners mondains. Pensez à faire preuve de plus de créativité ou d’originalité : un simple sourire ou un compliment direct sur le repas pourrait suffire !







