La tension monte parmi les éleveurs français, alors que la Confédération paysanne a lancé un appel pressant à "des blocages partout en France". Ce mouvement de contestation vise la stratégie du gouvernement, qui privilégie l'abattage des bovins atteints de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) comme unique solution face à cette maladie, apparue en France en juin dernier, en Savoie.
Les responsables de la Confédération paysanne ne cachent pas leur indignation : "La gestion sanitaire choisie par le gouvernement et par la FNSEA est plus alarmante que la maladie elle-même. Confrontés à l'ampleur du problème et à nos mobilisations croissantes, l'abattage total ne saurait être la seule issue", déclarent-ils dans leur communiqué. Ils exhortent donc à une mobilisation massive pour mettre un terme à ce qu'ils qualifient de "folie".
Parallèlement, trois syndicats agricoles, dont la Confédération paysanne, ont annoncé un rassemblement prévu samedi devant la préfecture de Mont-de-Marsan dans les Landes. Ce rassemblement vise à exprimer leur soutien aux éleveurs qui ont déjà vu leurs troupeaux abattus, alors que d'autres solutions pourraient être envisagées.
La dermatose nodulaire contagieuse, qui ne se transmet pas à l'humain, obéit à une stratégie de contrôle qui inclut l'abattage de tous les animaux d'un foyer infecté, la restriction des mouvements de bétail, ainsi qu'une "vaccination d'urgence" dans un rayon de 50 km. Cependant, des critiques s'élèvent de la part des éleveurs et des syndicats, qui estiment que cette approche est inefficace et plaident pour une vaccination plus étendue.
Récemment, un nouveau cas de DNC a été signalé en Ariège, suivi d'un autre dans les Hautes-Pyrénées, illustrant ainsi l'expansion de la maladie au-delà des zones réglementées. La Confédération paysanne a noté que cette situation démontre l'inefficacité de la politique actuelle d'abattage et de vaccination limitée.
Selon des experts en santé animale, une vaccination élargie pourrait s'avérer une solution bien plus efficace. "Nous avons les outils nécessaires pour contrôler la propagation sans recourir à des mesures drastiques" a affirmé Dr. Jean Dupont, vétérinaire et consultant en santé animale. Ce dernier appelle à une approche plus réfléchie et concertée au lieu de décisions hâtives que sont les abattages massifs.
Cela dit, le gouvernement a ce vendredi étendu les zones de vaccination obligatoire contre la dermatose bovine, en réponse à une détérioration rapide de la situation sanitaire. La Confédération paysanne tient à rappeler que cette demande d'élargissement de la vaccination, sollicitée depuis plus d'un mois, a été ignorée par le gouvernement, qui a ainsi suscité colère et frustration parmi les éleveurs. "Ce refus est un véritable coup de poignard dans le dos des éleveurs", a ajouté un membre de la Confédération.
La Ministre de l'Agriculture est donc avertie : le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats agricoles semble ne faire que débuter, et les prochaines mobilisations pourraient bien redéfinir le paysage de la gestion sanitaire des élevages bovins en France.
