Alors que l’accord controversé avec le Mercosur devrait être signé en janvier 2026, l’Union européenne ne limite pas son ardeur à ce seul partenariat. En effet, l’UE a récemment mis en place un accord avec le Chili, qui a pris effet en février dernier, exemptant presque toutes les exportations vers ce pays de droits de douane. Ce changement pourrait générer un gain commercial potentiel de 4,5 milliards d’euros pour l’Europe, comme l’a rapporté France 24.
De plus, l’accord avec le Mercosur fait partie d'une plus vaste stratégie d’ouverture commerciale. L'économiste Thierry Pouch, spécialiste des questions agricoles, observe que, malgré les craintes exprimées par certains agriculteurs, l’UE a globalement bénéficié de ses précédents accords. Par exemple, avec le Canada, l’UE exporte désormais plus de viande bovine qu'elle n'en importe, tandis que le démantèlement des droits de douane avec l’Ukraine a eu des conséquences désastreuses pour certains secteurs.
Les récents accords avec des pays comme le Japon et la Nouvelle-Zélande apportent également des retombées fluctuant entre avantages et inconvénients. Bien que des secteurs comme les produits laitiers et les spiritueux puissent en bénéficier, d’autres, comme l’élevage, redoutent l’afflux de produits étrangers. Le ministère français de l’Agriculture a d’ailleurs reconnu que les « risques surpassent largement les opportunités » pour certaines filières.
Une nouvelle approche des critères d'accord
Cependant, l’UE adapte sa stratégie. Les nouveaux accords prennent désormais en compte des critères variés tels que la reconnaissance des Indications géographiques protégées et des normes environnementales. Cette orientation a été stimulée par la réélection de Donald Trump et les révisions des droits de douane aux États-Unis, exacerbant les attentes et les discussions à l’échelle mondiale.
Actuellement, l'UE est également en pourparlers avec des nations comme l'Indonésie, le Mexique, et regarde d'un œil avisé vers l’Asie du Sud-Est, où des discussions ont été engagées avec la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande. Cette dernière, étant un important exportateur de sucre, soulève des inquiétudes parmi les agriculteurs européens vis-à-vis des quotas de produits.
En conclusion, l’Union européenne navigue délicatement dans un paysage commercial complexe. Chaque nouvel accord, tel celui avec le Mercosur, promet une multitude d’opportunités tout en présentant des défis considérables pour l’agriculture européenne. Un équilibre sera essentiel pour apaiser les craintes des agriculteurs face à une compétition accrue.







