La classe politique française s'unit contre la décision de l'administration Trump d'interdire de séjour l'ancien commissaire européen Thierry Breton, en réaction à ses efforts de régulation des grandes plateformes numériques. Cette sanction, perçue comme une atteinte à la souveraineté européenne, a suscité un large consensus au sein des partis, à l'exception de certaines voix du Rassemblement national (RN).
L'eurodéputé social-démocrate Raphaël Glucksmann a fortement réagi sur les réseaux sociaux, affirmant : "Nous ne sommes pas une colonie des États-Unis ! Nous sommes Européens, et nous devons défendre nos lois et nos intérêts. Cette sanction scandaleuse rend hommage au combat de Thierry Breton pour notre souveraineté." Député engagé, Glucksmann rejoint d'autres leaders de la classe politique, tels que Pierre Jouvet, secrétaire général du Parti socialiste, qui qualifie la décision de "grave" et appelle à une réponse immédiate de la France et de l'Union européenne.
La sanction, annoncée mardi par le Département d'État américain, vise cinq personnalités européennes alliées à la régulation stricte de la tech et à la lutte contre la désinformation en ligne, incluant Thierry Breton. Ce dernier a déclaré que cette décision est une résurgence de "maccarthysme", une référence à une période de répression aux États-Unis dans les années 1950.
Breton, commissaire au Marché intérieur de l'UE entre 2019 et 2024, avait joué un rôle crucial dans l'élaboration de la directive sur les services numériques (DSA), qui impose des régulations aux géants du numérique, jugées par Washington comme contraires à la liberté d'expression.
Au sein du Rassemblement national, les opinions divergent. Sébastien Chenu, vice-président du RN, critique l'administration Trump, tandis que certaines eurodéputées du parti montrent une certaine compréhension. Virginie Joron a fait référence aux tensions entre Elon Musk et l'UE, mettant en question la patience des États-Unis face à Breton. Catherine Griset, quant à elle, a affirmé que les États-Unis ne seraient pas prêts à défendre un "continent sans libertés".
Le gouvernement français, par la voix du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a exprimé une ferme condamnation de cette mesure. « Ce cadre de régulation a été adopté démocratiquement pour protéger les citoyens et les entreprises », a ajouté le ministre de l'Économie, Roland Lescure, soulignant le respect des compétences européennes.
Cette situation met un point d'honneur sur la nécessité de défendre la souveraineté européenne dans un contexte international en constante évolution. Les experts appellent à une solidarité accrue au sein de l'UE face aux pressions extérieures, afin de préserver les droits établis et les législations promulguées pour le bien des citoyens.







