Utilisée pour orner les sapins, les tables, et même les fenêtres durant les fêtes de fin d'année, la neige artificielle pourrait bientôt être mise au ban. Philippe Bolo, député du Maine-et-Loire, a récemment proposé une loi visant à interdire ce produit toxique, reportant son annonce sur France Inter le 22 décembre dernier. Cette initiative vise à lutter contre la prolifération des microplastiques, reconnus comme une menace pour la santé humaine et les écosystèmes.
Fabriquée à partir de plastique, la neige artificielle libère des microplastiques mesurant entre 5 millimètres et 1 micromètre, un facteur de contamination aérienne et environnementale. En plus de polluer l'environnement, ces particules peuvent toucher directement les humains et les animaux.
Sur France Inter, Bolo a souligné une "incohérence" dans la législation actuelle. "L'Europe s'engage à réduire l'utilisation des microplastiques dans divers produits, y compris les cosmétiques, mais permet la vente de neige artificielle," a-t-il déclaré. L'élu espère interdire non seulement sa vente en France, mais également interdire les importations et le stockage du produit sur le territoire.
Les conséquences sur notre environnement
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) met également en garde contre ce produit. Sur son site, elle conseille d'éviter d'acheter des sapins traités avec de la neige artificielle, suggérant plutôt d'opter pour des décorations naturelles comme des branches de résineux ou des pommes de pin.
La neige artificielle empêche le compostage des sapins, entraînant leur incinération avec les ordures ménagères, ce qui contribue à la pollution des décharges. De plus, des études récentes indiquent que les produits chimiques contenus dans cette neige peuvent émettre des polluants atmosphériques à l'intérieur des habitations, irritant ainsi les voies respiratoires.
Une menace pour la santé publique
Les experts s'alarment des effets nocifs des microplastiques. Un rapport de The Lancet a classé la pollution plastique comme un danger croissant pour la santé, citant notamment le risque accru d'infarctus et d'accidents vasculaires cérébraux lié à la présence de microplastiques dans le sang. Les groupes vulnérables, comme les enfants, subissent les conséquences les plus graves de cette exposition.
Les résultats d'une étude récente révèlent que des microplastiques ont été détectés dans le sang humain, tout comme dans le lait maternel et le placenta, renforçant les préoccupations autour de leur impact potentiel sur la santé. Plus alarmant encore, des quantités significatives de plastique se retrouvent dans nos océans, mettant en péril la vie marine.
Avec ces enjeux écologiques et sanitaires en tête, le projet de loi de Philippe Bolo devra maintenant passer par la commission avant d'être débattu à l'Assemblée nationale. L'élu espère que cette initiative pourra aboutir à une interdiction avant les célébrations de Noël de l'année prochaine, permettant aux festivités de reprendre un tournant plus durable.







