Une infirmière de La Pitié-Salpétrière, intégrée à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), a contesté en référé son licenciement prononcé le 10 novembre 2025, suite à son refus persistant de retirer son calot chirurgical. Employée depuis 2018, Majdouline B. a connu un parcours semé d'embûches avec pas moins de six convocations et un blâme lors de l'année écoulée. La direction de l’hôpital lui imposait de se conformer à des règles jugées essentielles pour maintenir l’hygiène dans les services médicaux.
Initialement, l’AP-HP a justifié cette décision par une présumée atteinte à la neutralité des services publics, insinuant que le port du calot était lié à des convictions religieuses, un argument qui a finalement été écarté durant le procès. Me Lionel Crusoé, l'avocat de Majdouline, a précisé que cette dernière n’a jamais revendiqué d'appartenance religieuse, insistant que le port de son calot était une question de choix personnel.
La défense de l'AP-HP, représentée par Me Violaine Lacroix, soutient que le port de cet accessoire, qui n’était pas fourni par l’établissement et utilisé en dehors des zones prescrites, contrevenait aux normes d'hygiène établies pour éviter les infections nosocomiales. Cependant, l'avocat de l’infirmière a rétorqué qu'aucune législation en vigueur n'interdisait le port du calot dans le service où elle travaillait.
Le licenciement a provoqué des manifestations de soutien devant le tribunal, rassemblant une cinquantaine de collègues, syndicalistes et militants politiques, qui dénoncent une "chasse aux bouts de tissu" dans le milieu hospitalier. Blandine Chauvel, représentante Sud, a évoqué plusieurs cas similaires touchant d'autres infirmières de La Pitié-Salpétrière et d'hôpitaux de la région, soulignant que cette situation crée un climat de discrimination, notamment vis-à-vis de l'apparence vestimentaire des professionnel(le)s de santé.
Majdouline déclare : "On me révoque pour mon apparence et non pour mes compétences professionnelles". Cette affaire fait écho à des débats plus larges sur la laïcité, et la députée LFI Mathilde Panot a intervint, soulignant que le calot ne devrait pas être associé à des connotations religieuses. Le jugement est désormais attendu dans les jours à venir, alors que les tensions montent au sein du système de santé publique français.







