Dans les Alpes, à la fin du XIXe siècle, un récit fascinant s'installe dans un petit village, perdu sous la neige. L'engloutie, premier long-métrage de Louise Hémon, a su séduire le jury du Prix Jean Vigo grâce à son atmosphère unique, alliant le naturalisme à une touche d'inquiétante étrangeté.
L’histoire commence par une nuit tempétueuse en 1899. Une jeune institutrice, interprétée par Galatée Bellugi, brave les intempéries pour apporter le savoir et la lumière à ce hameau isolé. La mise en scène de Hémon crée une ambiance immersive : des maisons de pierre, la neige omniprésente, et des ombres dansantes à la lumière des bougies. La photographie de Marine Atlan enchante avec ses jeux de lumières, conférant une humanité palpable aux visages des villageois. L'institutrice, à la fois intruse et salvatrice, bouleverse les habitudes des habitants, éveillant des sentiments de curiosité, de peur, mais aussi de désir.
Ce film propose un dialogue fascinant entre le rationnel et l'irrationnel. Contrairement à d'autres récits, tel que le récent film Louise Violet d'Éric Besnard, qui dépeint l'instruction sous un jour plus hostile, L'engloutie traite ses personnages avec respect et dignité. « La réalisatrice embrasse la réalité rude des montagnards », note un critique de Le Monde, mettant en lumière leurs traditions et leur culture, tout en évitant le piège de la caricature.
Le film transcende le réalisme pour s'aventurer dans le monde du conte fantastique, un mystère qui laisse le spectateur libre d’interpréter les événements à sa façon. La lenteur du récit, marquée par des atmosphères étouffantes et des silences éloquents, favorise une réflexion profonde sur le lien entre l'homme et la nature.
Avec une durée de 1h37, L'engloutie promet un moment de cinéma riche, où chaque détail est soigneusement pensé pour transporter le public loin des préoccupations contemporaines. Embarquez pour ce voyage captivant qui questionne nos perceptions et nos croyances.







