La Haute-Marne est sous l'effet d'une crise aigüe, alors que dix-neuf brebis ont été tuées et cinq autres euthanasiées à la suite d'une attaque attribuée au loup, survenue dans la nuit du 24 au 25 décembre. Cet événement tragique est le plus lourd bilan pour un éleveur de brebis dans cette région en 2025, et il soulève la colère croissante des agriculteurs locaux.
Gabriel Binon, 32 ans, élève des brebis destinées à l'écopâturage et a qualifié cette incident de « massacre ». Il a perdu presque la totalité de son troupeau à Sarrey, près de Chaumont, à seulement un jour de Noël. Des images de vidéosurveillance, rendues publiques par l'éleveur sur Facebook, montrent un loup, renforçant la théorie de l'Office français de la biodiversité (OFB) qui a dépêché une équipe sur place pour analyser la situation.
La préfecture de Haute-Marne a révélé que plus de 191 attaques sur ovins, touchant plus de 800 animaux, ont été recensées depuis le début de l'année, comparativement à seulement dix en 2024. Ces chiffres témoignent d'une montée en puissance des prédateurs dans la région, rendant la vie des éleveurs de plus en plus difficile.
Dans ce climat de tension, Thomas Millot, président du syndicat Jeunes Agriculteurs de Haute-Marne, a exprimé des craintes croissantes, affirmant que « la situation n’est plus du tout tenable ». Les agriculteurs font appel à des mesures supplémentaires de protection et de gestion des populations de loups, ainsi qu'à des rencontres avec la ministre de l'Agriculture pour discuter des solutions face à cette menace grandissante.
Bien que selon l'OFB, le nombre de loups en France soit stable, évalué à 1 082 individus en 2025, de nombreux agriculteurs jugent ce chiffre sous-estimé. Ils réclament une augmentation du quota d'abattage autorisé pour réduire le risque de telles prédations. La colère des agriculteurs est exacerbée par d'autres problématiques, telles que la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui affecte les bovins et divers accords commerciaux de l'Union Européenne qui, selon eux, compliquent la situation.
Cette crise souligne non seulement la colère croissante des éleveurs, mais aussi la nécessité d'un dialogue entre la préservation de la faune sauvage et la sécurité des élevages, pointant vers une problématique environnementale et sociétale plus large qui mérite d'être explorée.







