Une nuit agitée a marqué l’Ariège ce jeudi 11 décembre, lorsque les forces de l’ordre ont encerclé une ferme où se trouvaient des dizaines d’opposants à l’abattage d’un troupeau de vaches, provoqué par un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
Les gendarmes mobiles ont recours à des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants peu avant 23h00, alors que des échanges de projectiles avaient déjà eu lieu, illuminant la nuit d’éclats de feu provenant de bottes de foin. Sébastien Durand, président de la Coordination rurale de l'Ariège, a exprimé son indignation face à la répression : "On est fous dans ce pays! On vous nourrit, et regardez ce qu'ils nous font", a-t-il déclaré au micro de BFMTV.
207 bovins en danger
La préfecture de l'Ariège a indiqué que l'action des forces de sécurité avait permis de sécuriser la ferme, rétablissant ainsi le contrôle de la situation. Depuis l’annonce du cas de DNC mercredi matin, les agriculteurs avaient formé un cordon pour empêcher l’accès aux services vétérinaires, qui devaient euthanasier 207 vaches de race blonde d'Aquitaine.
Au pic des tensions, près de 500 agriculteurs se sont réunis pour s’opposer à cette décision, apportant leur soutien à la cause avec dignité. D’après le préfet, les frères propriétaires du troupeau auraient donné leur accord pour procéder à l’abattage. Cependant, cette version a été contestée par Pierre-Guillaume Mercadal, dirigeant de la CR du Tarn-et-Garonne, qui a affirmé que l’un des frères était farouchement opposé à cette décision, provoquant des divisions au sein de la famille.
Un appel à la résistance
Les autorités ont soutenu que l’abattage était la seule solution pour prévenir d’éventuelles épidémies alors qu’un programme de vaccination sera lancé dans le département. Les agriculteurs prévoient d'intensifier leur mobilisation, avec des actions variées, comme l’a précisé Laurent Dubost de la CR des Bouches-du-Rhône. "Nous vivons de la terre et de notre terroir. Il n'y a pas d'autre option, il faut résister!".
Avec environ 33 000 bovins dans la région, 3 000 étaient déjà vaccinés le mois précédent, en raison de foyers d'infection détectés à proximité des Pyrénées-Orientales. Les syndicats locaux et la chambre d'agriculture ont proposé un plan alternatif au ministère de l'Agriculture, demandant un abattage ciblé uniquement sur les animaux infectés, assorti d’une campagne de vaccination massive, mais celle-ci a été rejetée, augmentant la frustration des éleveurs.







