Alors que le Maroc s'apprête à accueillir la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) à partir du 21 décembre, il renforce son image comme un acteur incontournable du football africain et mondial. Cet événement marquera une étape clé avant l'organisation de la Coupe du Monde en 2030, coïncidant avec son ambition de s'affirmer sur la scène internationale.
Après près de deux décennies de transformation sportive sous l'égide du roi Mohammed VI, le pays positionne le sport comme un vecteur de développement socio-économique. Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport, souligne que le football a le potentiel d’activer toute l’économie, du tourisme aux infrastructures, favorisant une dynamique de croissance inédite.
Fouzi Lekjaa, président de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) et ministre du Budget, joue un rôle central dans cette stratégie. Avec son appui, la FRMF a su capter l'intérêt des jeunes talents, notamment grâce à Nasser Larguet, ancien responsable de la formation, qui a modernisé les pratiques de développement des jeunes joueurs.
Cette académie, en se fondant sur le modèle français, a permis d'élargir l’accès aux talents de tout le pays. “Nous avons non seulement permis aux jeunes de jouer au football, mais nous avons également veillé à leur éducation et à leur bien-être,” a déclaré Larguet dans une récente interview. Avec des infrastructures de pointe comme le complexe de Maâmora, le Maroc attire les jeunes binationaux, tels que Brahim Diaz et Amine Adli, dès leur adolescence, favorisant ainsi un attachement précoce à la sélection nationale.
Parallèlement, le pays fait face à des défis sociaux. Le mouvement Gen Z 212 questionne les priorités des investissements dans le football alors que des besoins de base, tels que la santé, restent insatisfaits. Le Maroc, bien qu'en pleine dynamique de croissance, doit gérer la pression populaire croissante pour des réformes plus larges, comme l’a noté Jean-Baptiste Guégan : “Le développement par le sport doit être intégré dans une vision plus large pour répondre aux aspirations d'une jeunesse en quête de changements.”
À l’aube de cette CAN, la pression pèse davantage sur les épaules des joueurs marocains. Forts de leurs succès récents, comme la victoire en Coupe du Monde U20, ils doivent faire face à des attentes élevées. Les Lions de l’Atlas, favoris de la compétition, doivent transformer cet élan positif en une victoire sur la scène internationale, non seulement pour leur honneur mais aussi pour celui de leur pays.
La CAN représente donc bien plus qu'un simple tournoi. Elle est un test décisif pour le Maroc, tant sur le plan sportif qu’économique et social. Si le pays parvient à unir ses forces et à honorer cet engagement, il pourrait bien sortir de cet événement avec un nouveau statut sur la scène mondiale du football.







