Le mois de novembre 2025 a été particulièrement tragique pour les femmes en France, marquant une hausse alarmante des féminicides. Au total, huit meurtres de femmes ont été enregistrés dans la seconde quinzaine de ce mois, dont quatre le 20 novembre seul. Ces chiffres, bien qu'inquiétants, ne reflètent pas l'ampleur réelle du phénomène, selon de nombreuses associations qui s'emploient à recenser ces actes de violence.
Depuis le début de l'année, 91 femmes ont perdu la vie sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon, selon les données recueillies par le collectif Féminicides par compagnons ou ex. Ce chiffre marque une hausse par rapport à 2024, où 107 féminicides avaient été recensés, représentant une augmentation de 11 % par rapport à l'année précédente. Malheureusement, ces données sont souvent en deçà de la réalité, comme l'indiquent des experts tels que celles de l'Inter Organe Féminicides.
Dans des départements tels que l'Isère et les Alpes du Sud, des drames révoltants ont eu lieu récemment. Par exemple, le meurtre de Zaïa Binet, une aide-soignante de 27 ans, a suscité une vague de chagrin et d'indignation. Son corps a été retrouvé carbonisé dans sa voiture, et son compagnon a avoué l’avoir tuée, déclenchant une marche blanche en son hommage. Au total, trois féminicides ont été constatés en Isère depuis janvier 2025, dont le cas tragique de Nelissa, tuée par son mari sur fond de violences conjugales persistantes.
Dans la Drôme, deux féminicides ont également été reportés, incluant une femme poignardée en pleine rue à Montélimar. Les experts estiment que ces chiffres illustrent un problème de société profondément enraciné. Ils soulignent que près de 47 % des femmes assassinées avaient précédemment alerté les autorités sur des violences subies, avec 81 % ayant déposé plainte.
Naïm Benmoussa, sociologue spécialisé dans les études de genre, décrit cette montée de la violence comme ‘‘le reflet d'une société où les rapports de domination persistent’’. Il souligne également l'importance d’enquêtes de terrain approfondies pour mieux comprendre et traiter ce fléau.
Le corps de la société doit se mobiliser pour mettre fin à ces violences. Le numéro d’appel national, le 3919, reste à la disposition des femmes victimes de violences, offrant écoute et soutien. Avec des initiatives de sensibilisation et une législation plus robuste, les acteurs sociaux espèrent enrayer cette spirale mortifère.







