Depuis dimanche dernier, l'Iran est secoué par des manifestations grandissantes contre la flambée des prix et la détérioration de l'économie. Au cours de ces derniers jours, des incidents violents ont éclaté, notamment une attaque sur un bâtiment gouvernemental dans le sud du pays, signalée par les autorités.
Le mouvement a pris racine au cœur du plus grand marché de téléphones mobiles de Téhéran avant de s’étendre vers des universités et d’autres villes. Dans la ville de Fassa, des individus ont causé des dégâts au bâtiment du gouverneur provincial, comme l’a rapporté la justice locale sans lier ces actes aux manifestations (source : Mizan).
Pour le cinéaste iranien Jafar Panahi, cette situation représente une « révolte » véritable, reflet d'une douleur collective. Sur Instagram, il a déclaré : « La douleur commune s'est muée en cri dans la rue. Le peuple se lève non pour se plaindre, mais pour réclamer le changement. » Son soutien souligne l'importance de cette mobilisation, qui, selon lui, ne pourra plus être ignorée.
Les manifestations se propagent rapidement, impliquant des jeunes et des étudiants, alors que la colère contre les difficultés économiques s'intensifie. Selon les agences de presse Irna et Ilna, des manifestations ont eu lieu dans au moins dix universités à Téhéran et dans d'autres villes.
Cette dynamique n'est pas sans rappeler les événements tragiques de fin 2022, quand le pays avait connu des troubles suite à la mort de Mahsa Amini. Ce nouveau mouvement met en lumière les défis persistants auxquels fait face l'Iran, notamment en matière d'hyperinflation et d'instabilité sociale.
Les experts s'accordent à dire que cette résurgence des mobilisations pourrait conduire à des changements significatifs dans le paysage politique iranien. Pour eux, la défiance envers le gouvernement est à son paroxysme, et la crainte ne fait plus obstacle à l'expression des revendications populaires.







