Mamadi Doumbouya, ancien légionnaire et nouveau visage du pouvoir en Guinée, a remporté la présidentielle avec un impressionnant 86,72% des suffrages, consolidant ainsi son autorité après un coup d'État en 2021. Cette élection, marquée par une forte participation de 80,95%, n’avait cependant pas d’oppostion significative, soulignant la consolidation d’un régime de plus en plus autoritaire.
Ce général de 41 ans, qui a pris le contrôle après avoir destitué le président Alpha Condé, a su naviguer habilement entre ses promesses initiales de rétablissement de l'ordre civil et les réalités d'une gouvernance répressive. Les partis politiques et médias critiques ont été suspendus, les manifestations interdites et de nombreux opposants arrêtés, comme l’indique des reportages de BBC News.
Sous son régime, Doumbouya, qui a changé ses tenues militaires pour des costumes civils lors de sa campagne, se positionne en tant que garant de la paix et de la stabilité. Bien que sa légitimité soit contestée, il a su conserver des relations cordiales avec la communauté internationale, tout en critiquant ouvertement le modèle démocratique que plusieurs pays occidentaux cherchent à promouvoir en Afrique.
Arrivé à la tête d'une Guinée en proie à des troubles politiques, Mamadi Doumbouya a mis à profit le mécontentement populaire pour se hisser au pouvoir. Le contexte de son ascension est cependant devenu préoccupant, avec une surveillance accrue des libertés individuelles et des signalements de disparitions forcées. Les experts, comme l’analyste politique Dr. Alpha Sow, signalent une transformation du pays en une « autocratie habillée en démocratie ». Pour beaucoup, la situation rappelle des épisodes sombres de l'histoire politique de l'Afrique, et soulève des questions cruciales sur l'avenir de la démocratie en Guinée.
En parallèle, ses relations avec l'ancienne puissance coloniale, la France, ainsi que d'autres acteurs internationaux, comme la Russie, le placent dans une position délicate mais stratégique. Cette ambivalence est souvent perçue comme une manœuvre habile pour maintenir un équilibre entre les différentes influences géopolitiques. La gestion des ressources, comme le projet de la mine de fer de Simandou sur laquelle la Guinée compte beaucoup, pourrait renforcer son assise sur le pouvoir.
En conclusion, le parcours de Mamadi Doumbouya, oscillant entre promesses et répression, pose des questions importantes sur l'avenir politique de la Guinée et sur la résilience de sa société face aux changements autoritaires.







