Un nouvel accord de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda a été signé jeudi à Washington, célébré par Donald Trump comme un « grand miracle ». Pourtant, alors que cette cérémonie se tenait, des conflits violents continuaient à déchirer l’Est de la RDC, notamment dans la province du Sud-Kivu.
Le président américain a salué cette initiative en évoquant un accord « puissant et détaillé », mais les dirigeants congolais et rwandais avaient des points de vue plus mesurés. Félix Tshisekedi et Paul Kagame ont reconnu que des défis seraient à surmonter dans l'application de cet accord, un point de vue partagé par de nombreux analystes de la région. Reagan Miviri, chercheur à l'institut Ebuteli en RDC, a déclaré à l'AFP que cette cérémonie était le fruit d'une « forte pression » exercée par Washington, suggérant que le véritable enjeu dépasse de loin le texte de l'accord lui-même.
Un accord au cœur des tensions
La signature du document a eu lieu au sein de l'« Institut Donald Trump pour la paix », précédemment nommé « Institut américain pour la paix », après sa rebaptisation par le département d'État. Alors que certains saluent cet acte comme un tournant potentiel, d'autres s'interrogent sur le vrai sens de ces engagements au moment où la violence atteint un niveau alarmant sur le terrain. Paul Kagame a souligné la nécessité d'une médiation « pragmatique », mais a aussi prévenu que le chemin vers la paix serait semé d'embûches.
Violence croissante sur le terrain
Malgré les espoirs suscités par cet accord, les combats entre le groupe armé M23, prétendument soutenu par le Rwanda, et l'armée congolaise se poursuivent. Les affrontements ont été particulièrement intenses autour de Kamanyola, à la frontière avec le Rwanda. Les deux parties se rejettent mutuellement la responsabilité des violations du cessez-le-feu convenu par une médiation menée par le Qatar à Doha.
Des témoins ont rapporté des échanges de tirs nourris et des frappes aériennes sur des zones sensibles du Sud-Kivu, illustrant ainsi la fragilité de la situation sécuritaire et le danger qui menace la population locale. Une source de la société civile locale a fait état d'une intensification des conflits, notant que « les affrontements ont repris tôt ce matin, avec des avions de chasse bombardant la région ».
Les conflits prolongés dans cette région ont déjà causé le déplacement de centaines de milliers de personnes et exacerbé une crise humanitaire qui touche le pays depuis des décennies. Les défis à relever demeurent considérables, et les observateurs se demandent si cet accord pourra réellement offrir un nouveau souffle aux relations entre la RDC et le Rwanda. Alors que la communauté internationale surveille de près cette situation, l'espoir de paix demeure fragile, et seuls le temps et l'engagement réel des parties pourront dicter l'avenir de la région.







