Emmanuel Macron effectue une visite à Marseille le 16 décembre, sur fond de tensions croissantes dans la cité phocéenne, suite à l'assassinat de Mehdi Kessaci, frère du militant Amine Kessaci, engagé contre le trafic de drogue. Le président avait promis des mesures robustes pour contrer la violence, et les Marseillais expriment des attentes fortes à cet égard.
Les résidents interrogés soulignent l'importance de renforcer la présence policière dans les rues. "S'il y avait plus d'agents de police, il y aurait moins d'exactions. Les gens se sentiraient plus en sécurité", témoigne un riverain. Un autre habitant, excédé, déclare : "Nous demandons des actions concrètes contre le narcotrafic. La population est fatiguée de voir ses proches perdre la vie inutilement".
Dans le cadre de sa visite, Macron inspectera une extension de la prison des Baumettes, récemment achevée, et rencontrera des policiers dans les quartiers nord. Malgré l'ouverture de ce nouveau commissariat, les syndicats de police, tels que la section Unité SGP Police-FO, attirent l'attention sur le manque d'effectifs et de ressources : "Nous avons besoin de moyens accrus pour assurer la sécurité de la population", affirme Bruno Bartocetti, responsable régional du syndicat.
Les espoirs autour du plan Marseille en Grand
Les Marseillais réclament également des efforts accrus dans d'autres secteurs clés, notamment l'éducation et la santé. "Le manque de personnel est flagrant dans les écoles et les hôpitaux. Bien que des investissements aient été réalisés, beaucoup reste à faire", souligne une enseignante déplorant les conditions actuelles. Une mère de famille renchérit : "J'espère que Marseille, ville souvent négligée, recevra plus de ressources pour aider sa population qui vit dans la précarité".
Le plan Marseille en Grand, lancé en 2021, a prévu des investissements de l'ordre de cinq milliards d'euros. Selon l'Élysée, deux tiers des fonds ont déjà été affectés, mais les citoyens espèrent une transparence et une efficience accrues dans l'utilisation de ces ressources pour un changement tangible.
La situation de Marseille soulève la question plus large des inégalités en France, comme l'indiquent des experts. Isabelle Pellerin, sociologue à l'Université de Marseille, affirme que "le développement des quartiers populaires nécessite une approche pluridisciplinaire, alliant sécurité, éducation, et services sociaux".
Alors que la visite de Macron se déploie, les attentes des Marseillais se cristallisent autour d'un appel à la sécurité et à la réhabilitation de leur ville, à un moment où le ressentiment face aux violences s’est intensifié.







