Le 6 octobre, Nicolas Bessone, procureur de la République de Marseille, a annoncé la création d'une cellule anticorruption unique en France. Cette initiative vise à regrouper toutes les affaires de corruption impliquant des agents de la loi, des magistrats, mais aussi des responsables politiques.
La décision d'implanter cette cellule à Marseille n'est pas un hasard. La ville, longtemps touchée par le trafic de drogue et les réseaux criminels tels que la DZ Mafia, est devenue un terrain d'opération prédominant pour ces activités illicites. Au cours de ces dernières années, la corruption a pris de l'ampleur, comme le souligne une enquête récente qui révèle qu'une greffière de Marseille a été suspectée de transmettre des informations judiciaires à des individus liés au narcotrafic. En réponse à cette situation, Bessone a affirmé que le narcotrafic ne se contente plus de s'opposer aux institutions, mais cherche activement à les infiltrer.
Face à cette montée de la corruption, le procureur a précisé que l'objectif de cette cellule est d'endiguer le phénomène grandissant. En centralisant les affaires de corruption, les autorités espèrent démanteler des réseaux complices de la criminalité organisée. La cellule sera rattachée à la section économique et financière du parquet, et sera dirigée par deux magistrats spécialisés qui travailleront en synergie avec l'IGPN et les brigades financières.
Les statistiques sont inquiétantes : selon l'Agence française de lutte contre la corruption, le nombre de signalements d'atteintes à la probité a doublé en un an, indiquant une aggravation de la situation. Comme l'indique France Info, cette cellule aura pour mission de traiter une vingtaine de dossiers déjà en cours, avec l'ambition de restaurer la confiance du public dans les institutions judiciaires.
Les experts s'accordent à dire que cette approche est essentielle pour combattre des habitudes bien ancrées. « Il est impératif que les institutions ne soient pas perçues comme des alliées potentielles des trafiquants », a déclaré l’ancien juge et expert en criminologie, qui a souhaité garder l'anonymat. Cette cellule pourrait devenir un modèle pour d'autres villes luttant contre des problèmes similaires.







