Les vins de Bordeaux se réinventent pour capter l'attention d'un public plus jeune. Philippe Tapie, président de Bordeaux Négoce, souligne l'importance de redonner une place au vin à table, en adaptant les produits aux goûts contemporains. « Les consommateurs veulent des vins plus légers et frais », déclare-t-il, insistant sur la nécessité d’éduquer les nouvelles générations tout en ciblant ceux qui ont déjà une appétence pour le vin, en particulier les trentenaires et quadragénaires.
L'urgence de stimuler les ventes
Cette nouvelle orientation marketing, adoptée le 15 décembre, s'inscrit dans un budget réduit, soulignant la nécessité d'une stratégie ciblée. Florence Bossard, directrice marketing du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), affirme : « Bordeaux est connu, mais pas suffisamment désiré. Il est crucial de prioriser nos actions pour éviter le saupoudrage. » La situation actuelle avec des stocks pleins et des prix en baisse nécessite une réponse immédiate.
À l'international, Bordeaux se concentrera sur des marchés traditionnels tels que les États-Unis, la Chine et le Japon, tout en exploitant les nouvelles opportunités comme celle apparue au Canada suite au bannissement des vins californiens.
Le focus sur les consommateurs de 25 à 40 ans
En France, qui représente 55 % des volumes et 40 % de la valeur des vins de Bordeaux, l'accent sera mis sur les 25-40 ans. Après avoir tenté d'attirer la génération Z avec des campagnes sur les réseaux sociaux, la priorité se déplace vers un public plus âgé, jugé plus à même de consommer des vins.
« Nous devons accroître notre désirabilité auprès des 25-40 ans qui sont déjà consommateurs de vin », insiste Bossard. Pour ce faire, le vignoble se reposera sur ses appellations d'origine contrôlée, qui constituent sa force, tout en diversifiant ses offres avec des produits tels que le crémant et le Médoc blanc. Tapie évoque aussi la nécessité de moderniser les étiquettes et de renforcer l'image du vignoble pour séduire cette nouvelle clientèle.
Une campagne nationale pour ne pas oublier la Gen Z
La génération Z ne sera cependant pas négligée. Une campagne nationale prévue pour 2026 vise à séduire les jeunes de 18 à 25 ans, en collaboration avec d'autres régions viticoles, telles que celles de la Loire et du Rhône. Bernard Farges, président du CIVB, a confirmé l'engagement des diverses interprofessions viticoles à œuvrer ensemble pour atteindre ce public.
Avec un millésime 2025 prometteur, la filière espère relancer l'intérêt pour ses vins. « Ce millésime sera exceptionnel, il est essentiel que les primeurs donnent envie d'acheter ! », s'exclame Tapie. La question du prix devra être abordée avec soin pour garantir que les achats soient une évidence pour les consommateurs.







