La signature de l'accord commercial entre l'Union européenne et les pays du Mercosur a été reportée à janvier, sous l'impulsion conjointe de la France et de l'Italie. Ce développement a été salué par Thierry Breton, ancien commissaire européen, qui a souligné que cet accord, en élaboration depuis 25 ans, ne reflète plus les réalités économiques actuelles.
Lors d'une récente interview sur BFMTV/RMC, Breton a insisté sur l'importance de réévaluer les conditions négociées, en particulier en ce qui concerne l'agriculture, jugée insatisfaisante par plusieurs acteurs du secteur. Il a précisé : “Il y a des volets industriels prométeurs, mais le volet agricole nécessite une attention urgente.”
L'initiative italienne, animée par Giorgia Meloni, s'avère cruciale pour redéfinir le cadre de cet accord. D'après Breton, “les agriculteurs italiens partagent les mêmes préoccupations que leurs homologues français, Meloni écoute donc ces voix tout en agissant en tant que négociatrice pour son pays.” Salon des ardeurs à l'échelle européenne, Meloni a immédiatement pris en compte les inquiétudes de son secteur agricole, révélant ainsi la complexité des intérêts en jeu.
Le chancelier allemand, quant à lui, est perçu comme le grand perdant de ce bras de fer. Fortement en faveur de la signature rapide de cet accord, il n'a pas réussi à convaincre les autres membres, suscitant ainsi des frustrations au sein de l'industrie allemande. Comme l'a noté la fédération allemande de l'industrie chimique et pharmaceutique (VCI), la situation actuelle représente une “partie interminable de bras de fer.”
Bien que l'ajout de l'Italie puisse sembler un gain pour ceux qui soutiennent cet accord, il reste des questions en suspens quant à la pérennité de ce soutien. Une source gouvernementale allemande a déclaré à l'AFP que, bien que la signature soit maintenant envisagée pour la mi-janvier, “la situation n'est pas complètement réglée.” De son côté, le président brésilien Lula a confirmé que Meloni lui avait demandé “de la patience” tout en exprimant l'intention de l'Italie de soutenir l'accord à terme.
Ce nouvel alignement pourrait symboliser un tournant dans les négociations, surtout à l'aube d'un nouveau cycle politique en Europe, ce que des analystes estiment déterminant pour le futur des relations commerciales entre l'Europe et le Mercosur.







