Forts de leur indignation face à l'abattage massif de leurs bétels causé par la dermatose nodulaire, de nombreux agriculteurs ont occupé ronds-points et autoroutes pendant deux semaines. Si ils ont levé leurs barrages, une question cruciale demeure : qui s'acquittera des coûts engendrés par leurs actions ? Les estimations avancent des millions d'euros en dépenses pour le nettoyage et les réparations.
Les interventions sur la chaussée, le remplacement de panneaux de signalisation endommagés et la chute du trafic autoroutier ont un coût. Selon un rapport de Midi Libre, les autorités constitutives craignent une facture dépassant les millions d'euros en raison des blocages les plus récents, particulièrement dans les Pyrénées-Atlantiques, où le coût est estimé à plus d'un million d'euros selon la préfecture.
Des millions d’euros de dommages
Les communes et les sociétés d'autoroutes sont généralement responsables du nettoyage après de telles manifestations. Cependant, de nombreux agriculteurs estiment que l'État devrait intervenir, évoquant un article du Code de la sécurité intérieure qui stipule que l'État est responsable des dommages causés lors de rassemblements.
Dans le Gers et l'Aude, des dégradations ont également été causées sur les voies ferrées, bien que l'ampleur des dégâts reste à évaluer. Le maire de Troyes, François Baroin, a récemment demandé à l'État de prendre en charge une facture de 400 000 euros liée à des nettoyages antérieurs. "L'État a été directement visé ; il n'est pas juste que le contribuable local paie ces frais," a-t-il déclaré dans une interview à L’Est-Eclair.
Retour de flamme
Les blocages précédents, qui avaient également coûté des millions entre janvier et février 2024, ont amené Vinci Autoroutes à envisager des actions légales pour obtenir une compensation. "Nos employés n'ont pas à nettoyer des routes devenues à la fois des voies de communication et des décharges," a affirmé son président. Avec environ 340 000 trajets compromis dans tout le réseau, la perte de revenus a également atteint des sommets.
Bien que les barrages aient largement été levés, certaines routes demeurent encore bloquées par des déchets laissés sur la chaussée. Les agriculteurs de l'Aveyron se sont récemment joints à leurs camarades de Lozère pour fermer à nouveau l'autoroute A75. "C'est un combat pour notre survie," a déclaré un agriculteur local, illustrant bien la détermination encore palpable de la communauté agricole face à cette crise.







