Claudine Duchêne, en route vers Nantes avec sa fille, reçoit un appel dévastateur de la gendarmerie d’Aigrefeuille. Le 27 décembre 2021, elle apprend que son mari, Pierrick, est hospitalisé au CHU, dans un état critique. On m'a dit que c'était très grave, mais je ne pouvais pas faire autrement que d'aller à l’hôpital
, raconte-t-elle avec émotion. À son arrivée à l'Hôtel-Dieu, Claudine fait face à l'angoisse insupportable d'une salle d'attente où les familles attendent des nouvelles tragiques. On m'annonce que Pierrick est dans le coma et maintenu en vie,
se souvient-elle, les larmes aux yeux.
Le jour de l'accident, Pierrick était techniquement en congé, mais il avait été appelé pour une journée de maintenance à Geneston, où il travaillait comme conducteur d’une machine automatisée produisant des parpaings. Alors qu'il était censé travailler en binôme, il s'est retrouvé seul durant une trentaine de minutes, une situation qui viole les protocoles de sécurité établis dans l'entreprise, mettant ainsi sa vie en danger.
Claudine Duchêne a depuis décidé de porter le dossier devant la justice. Un procès pour homicide involontaire est prévu pour mars 2026, ciblant l'employeur de son mari. Elle espère que son engagement pour la justice incitera d'autres familles à sortir du silence face à des situations semblables. Des experts en droit du travail estiment que ce type d'accident aurait pu être évité grâce à des mesures de sécurité adéquates. Selon le site Ouest-France, des voix s'élèvent pour réclamer une révision des lois sur la sécurité au travail, qui pourraient protéger davantage les employés.
Dans cette bataille, elle trouve du soutien parmi d’autres familles victimes d'accidents du travail, ce qui lui donne la force de poursuivre son combat. Je ne fais pas cela juste pour moi, mais pour tous ceux qui ont perdu un être cher dans des conditions semblables,
déclare-t-elle avec détermination. Ce choix de ne pas rester silencieuse participe à une réflexion plus large sur la sécurité au travail en France, où le nombre d'accidents continue d'inquiéter.
