Dans un climat politique de plus en plus tendu, l'idée d'une union des droites refait surface chez Les Républicains (LR). Nicolas Sarkozy, ancien président, s'oppose catégoriquement à tout front républicain contre le Rassemblement National (RN). Dans son dernier ouvrage, il évoque un échange téléphonique avec Marine Le Pen, déclarant fermement : "Non, je ne participerai à aucun front républicain". Sa vision d'une droite unie est sans exclusivité, un changement de ton significatif pour celui qui avait précédemment soutenu Emmanuel Macron face à Le Pen.
De son côté, Bruno Retailleau, actuel dirigeant de LR, appelle à ce qu'il décrit comme une "union des droites", mais insiste sur le fait qu’elle doit se concrétiser spécifiquement dans les urnes. Il considère que le RN fait partie de l'"arc républicain", à la différence de La France Insoumise. Son appel à une candidature unifiée pour les élections de 2027 reste néanmoins vague.
Les positions divergent parmi les élites du parti. Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, prend ses distances et réaffirme son engagement contre les extrêmes, qu'ils soient de gauche ou de droite. Les ex-Premiers ministres, Michel Barnier et Dominique de Villepin, se montrent également critiques. Barnier insiste sur le fait qu'il n'échappera pas à une alliance avec l'extrême droite, tandis que Villepin exprime son inquiétude quant à la banalisation du RN, notant que "Sarkozy semble ouvrir la porte à une normalisation inquiétante".
Le contexte politique s'intensifie alors que les élections municipales approchent. La question de alliances, notamment à Marseille où Martine Vassal n’exclut pas une forme de collaboration avec le RN, alimente le débat. Les sondages révèlent de plus en plus de sympathies parmi les électeurs LR en faveur d'un rapprochement avec le RN, signalant une division croissante au sein même du parti.
Le débat sur l'alliance continue de générer des préoccupations parmi les anciens dirigeants et les membres des Républicains, qui craignent les implications à long terme d'une telle stratégie. Le parti se trouve à un carrefour critique, tiraillé entre la nécessité de se réinventer et l'héritage d'une droite historiquement divisée.







